Il y a un esprit des auberges de la jeunesse. Il est fait d’amour de la vie simple et rude, de respect mutuel, de loyauté et de franchise, de camaraderie cordiale qui s’étend à tous, sans distinction de milieux sociaux, de nations et de races. Il exclut résolument tout ce qui est trouble et équivoque. Il n’implique aucune abdication de croyance et de convictions, mais exige que l’on estime la sincérité partout où on la rencontre. C’est dans ce sens que les auberges de la jeunesse sont neutres, indistinctement ouvertes à tous ceux qui ont le même souci de moralité, le même désir de vie libre et fraternelle, affranchie de toutes les malsaines servitudes du vice ou de la haine.
Marc Sangnier, « Le cri au-devant de la vie », Le Cri, février 1938, p. 4.