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mercredi, 01 avril 2020 / Publié dans Biographies, Dans la presse ancienne, Les articles

Jean Loiseau: A la naissance des sentiers de grande randonnée

FFRandonnée-GR-Jean Loiseau

Dans son très intéressant article intitulé : La marche a une histoire, A.-M. Minvielle nous entraine aux origines de la randonnée :

“Marcher, randonner, voyager, se balader, ils sont environ neuf millions de randonneurs à emprunter actuellement le stade pédestre des 120 000 km de sentiers balisés en France. Encore plus à marcher au loin…

La spéléologie remonte à Edouard-Alfred Martel, l’alpinisme compte une généalogie vertigineuse de grands noms, mais qui sont les véritables “pères” de la randonnée ?”

Marcher est certes le plus vieux sport du monde mais il faut attendre la fin du XVIIIème siècle pour voir apparaître, grâce à la découverte de la nature et aux mouvements des romantiques, les premiers noms des marcheurs de loisir…

Ce sont les mouvements sociaux tournés vers les sports de plein air qui baptiseront la randonnée au XXème siècle.

Henri Viaux, président d’honneur de la fédération française de randonnée pédestre nous explique : “Il faut remonter à la fin du siècle dernier pour comprendre la complexité de tous ces mouvements de jeunes, scouts, éclaireurs et autres, qui voulaient marcher mais qui se sont souvent trouvés pris dans des situations idéologiques où l’Eglise et la politique de ces périodes troublées avaient leur mot à dire.”

…Parallèlement (au Scoutisme), le mouvement des Auberges de jeunesse prend sa source à la fin du siècle dernier, en Allemagne. La jeunesse allemande, autrichienne et suisse randonnait en montagne bien avant les débuts du scoutisme. En France, Marc Sangnier, germanophile, est le fondateur du Sillon où l ‘on retrouve, entre autres, François Mauriac.

A la suite de sa condamnation par l’épiscopat en 1910, Sangnier, militant démocrate-chrétien avant la lettre, s’inspire des Wandervogel (oiseaux migrateurs), mouvement engagé de la jeunesse allemande, et se tourne alors vers l’accueil des jeunes qui visitaient l’Europe à pied.

Avant même le front populaire de 1936, il crée la première Auberge de jeunesse en 1929, l’Epi d’Or à Bierville, dans l’Essonne. Parmi ces premières Auberges de jeunesse, il faut citer celle de Roger Beaumont, membre du Club alpin français, à Villeneuve-sur-Auvers où il était encore “père-aub”, juste avant la dernière guerre et celle de François Morenas, Regain, fondée en 1936 dans le Vaucluse. Ces auberges servaient d’étape aux randonneurs. Parmi ses particularités, le règlement Ajiste interdisait la propagande politique et favorisait le développement de la chanson de terroir.

Ainsi Pierre Jamet, “père-aub” en 1938, y récitait les premiers poèmes de Jacques Prévert qui circulaient alors sous forme de manuscrits dans les Auberges de jeunesse. Et pendant ce temps-là Max Cosyns, le célèbre savant spéléologue, s’occupait, avec le même esprit, des sentiers de Belgique (Ici c’est surement à Maurice Cosyn que l’auteur veut faire référence et non Max Cosyns le spéléologue). En témoignent, parmi d’autres exemples, la création de l’itinéraire des sentiers des gorges du Verdon et son action auprès des jeunes spéléologues de la Pierre-Saint-Martin dans les Pyrénées……….

Quel méli-mélo, direz-vous, et comment tous ces jeunes randonneurs pouvaient-ils se rencontrer sans problème dans les gites et refuges qui existaient déjà ? Sans doute lisaient-ils les romans de la fameuse collection “Signe de Piste”, illustrés par Pierre Joubert. Les anciennes randonneuses n’ont-elles pas souvent rêvé au prince Eric (1937), beau blond aux yeux bleus, sans âge et sans sexe, idéalisé hors de tout contexte politique ?

JEAN LOISEAU, LE “PATRON DE LA RANDONNEE”

Le dossier est ouvert. Vous avez maintenant les clefs pour comprendre. Ma table se couvre de dessins et de photos : paysages flous, petits itisas blancs, campings isolés, jeunes garçons riant aux éclats. Les sentiers sont déserts, les paysages infinis, le camping sauvage autorisé. Les champignons et les orchidées se cueillent facilement, le lièvre et le renard se pistent à la traque. Et puis le soir, entre copains, on joue à la rose des vents, au contrebandier, à Zorro. Les jeunes garçons ont l’air sain des bonnes familles au grand air. Chemisettes, foulards, bérets et pantalons de golf.

Ce sont les années faussement paisibles de l’entre-deux guerres, une dernière oasis. Bientôt les foules vont déferler sur les sentiers,

Les interdictions, les restrictions se multiplieront, mais la cheville ouvrière, le “patron” des sentiers, est là. Voir et comprendre, telle sera la devise de Jean Loiseau.

Jean Loiseau était un solitaire, un autodidacte, un bon vivant. Trois traits de caractère qui définissent son action. Il se détache des mouvements que nous venons d’évoquer pour créer sa propre version de la randonnée, hors de tout contexte politique. Pendant que les autres se battent pour le plein air. C’est lui qui définira la randonnée, le balisage et le tracé des sentiers de grande randonnée. Dès 14 ans, il participe aux caravanes scolaires du CAF à Bleau. A 15 ans, le voilà chef de la troisième troupe d’éclaireurs de Paris :

“Je me souviens encore de ma première sortie comme chef éclaireur, j’en avais établi tout seul le programme : aller par le métro, traversée du bois de Boulogne à pied, ascension du mont Valérien, cuisine sur feu de bois, dans une décharge publique, retour par le tramway du Val d’Or.Un souvenir merveilleux !” Baden-Powell lui inculque l’amour de la nature, mais il quitte bien vite ces “exercices stéréotypés à coup de sifflet, sous une discipline tatillonne, bureaucratique et constipée”.

Archiviste à la banque de France à temps partiel, il parcourt l’Europe durant ces années, améliore le matériel de camping et reçoit en 1920 la médaille d’honneur du TCF pour la perfection de son “équipement pédestrian”.

Il fonde en 1934 les Compagnons Voyageurs et prend pour emblème une tente itisa sur fond de rose des vents. Le mot randonnée est né.

Vingt-quatre ouvrages relatent ses expériences, les recherches d’un équipement allégé encore jamais vu, la conception de voyages pédestres par équipes légères, faciles à diriger. Le cyclo-camping avec des bicyclettes à six vitesses est vite abandonné. “Il valait mieux revenir à la bonne vieille marche à pied beaucoup plus sûre”, préconise Loiseau.

Lever à 5h. marche jusqu’à 11 h30, avec pause de 10 minutes toutes les heures et parcours en plaine. Ravitaillement, bon coin pour déjeuner, sieste jusqu’à 16h30. Reprise de la marche jusqu’à 18h. Re-ravitaillement, bon coin pour dîner, coucher. L’entraide financière est de rigueur. « Pour une bonne route meilleure croûte ! » déclare le Patron comme l’appellent ses compagnons.

Loiseau. Jean - Randonnées en ile de France

Loiseau. Jean – Randonnées en ile de France

Cent vingt-deux grandes randonnées, des centaines de sorties de fin de semaine, une trentaine de camps fixes en Morvan, en Bourgogne, en Corse, dans les Ardennes, en Bretagne, à Fontainebleau ou ailleurs. Ses placards de la Banque de France sont bourrés de dessins de champignons, d’orchidées, de jeux, de croquis d’itinéraire…

Trente ans de bonne humeur et 40 000 km à pied. Jean Loiseau a ainsi donné ses lettres de noblesse à la randonnée française, la libérant de l’idéalisation des mouvements scouts ou éclaireurs, tout en gardant les bons trucs du camping, le travail manuel, les jeux et l’itinérance.

“La méthode adoptée pour la réalisation des voyages est la randonnée active, par petites équipes autonomes de deux, trois ou quatre membres ayant chacune leur tente, leur matériel particulier et leur indépendance financière…Les adhérents sont conduits aux sites les plus beaux et les plus intéressants, qui sont recherchés pour bien faire comprendre, par la contemplation directe, le caractère de la région parcourue. Des courtes causeries sont faites à chacun de ces sites.” (Extraits du règlement du Club des compagnons voyageurs).

LES GRANDES ROUTES DU MARCHEUR

Puis la guerre arrive. Durant cette période, il mûrit son projet des grandes routes du marcheur (1943) et le soumet bientôt au très puissant Touring Club de France qui le propose lui-même à différentes associations d’amateurs de plein air : Camping Club de France, Club vosgien, Club alpin, mouvements scouts, etc. Ce fameux rapport des routes du marcheur, véritable ancêtre des plans départementaux de la randonnée actuelle, définissait déjà les principaux itinéraires traversant la France.

En 1947 fut créé le Comité national des sentiers de grande randonnée au TCF destiné à s’occuper uniquement de la randonnée pédestre.

Ce fut également Loiseau qui inventa le balisage blanc et rouge des sentiers de grande randonnée, bien avant la création du balisage jaune et rouge pour les GR de pays et du jaune pour les sentiers PR.

Il s’inspira du rouge utilisé par les forestiers pour délimiter les parcelles d’exploitation et y superposa le blanc pour “mieux le distinguer à la tombée de la nuit”.

Un plan directeur national fut mis au point et plus de 25 000 km de sentiers commencèrent à être balisés grâce à la gestion du Touring Club de France et du CNSGR. Mais ceci est une autre histoire qui rend hommage au bénévolat des baliseurs.

Rappelons que le CNSGR devint la Fédération Française de la Randonnée Pédestre en 1978, à l’instigation d’Henri Viaux et Bernard Woimant.

Robert Journaux, un fidèle Compagnon voyageur, évoque ainsi le “patron” : “Le soir, nous avions planté notre tente à la lisière d’une sombre sapinière comme il en existe beaucoup dans la région ; la fraîcheur du crépuscule nous avait fait rentrer sous notre abri et nous allonger dans nos duvets.

Sur le réchaud Gédéon à alcool, mijotait une soupe à l’oignon comme Loiseau savait en préparer. Nous devisions sur le parcours de la journée en évoquant les points forts de l’itinéraire. “Pourquoi ne ferions-nous pas cela en France ?”, me déclara-t-il. Les GR étaient nés !

AlpiRando-173 - Jean Loiseau

AlpiRando-173 – Jean Loiseau

Nous étions alors fort loin de nous douter que ce sentier de l’Ouer deviendrait l’itinéraire européen E2 Hollande-Méditerranée, notre GR5 en France.

Jean Loiseau devait s’éteindre en 1982, à l’âge de 85 ans auprès de son ami et cousin Bernard Woimant, Compagnon voyageur et ancien président de la FFRP, qui conclut :

“Il avait eu d’innombrables amis, beaucoup qu’il avait connus et fréquentés pendant des années et beaucoup d’autres qui ne le connaissaient que par ses livres. Et il y aura des centaines de milliers et même de millions d’amis inconnus qui parcourront les sentiers de France sans savoir que c’est à Jean Loiseau qu’ils le devront.”

Extrait de l’article de Anne-Marie MINVIELLE dans la revue AlpiRando n°173

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Étiqueté sous : AlpiRando, GR, Jean Loiseau, randonnée

2 Commentaires to “ Jean Loiseau: A la naissance des sentiers de grande randonnée”

  1. Jean-Pierre ENGLEBERT a écrit :Répondre
    24 novembre 2020 à 22 h 20 min

    Bonjour,
    On parle de max Cosyns qui se serait occupé des sentiers balisés en Belgique.
    Il y a une petite erreur dans le nom, il faudrait lire Maurice Cosyn ayant créé un réseau de plus de 1000 km de sentiers balisés en Belgique, Hollande, France et Grand Duché de Luxembourg.
    Le grand sentier international des Ardennes entre la Hollande, la Belgique, le Luxembourg…qui devait se prolongé jusque Mulhouse par le sentier de la Moselle et les crètes des Vosges.

    1. Wandervogel a écrit :Répondre
      30 novembre 2020 à 18 h 36 min

      Merci beaucoup pour cette rectification. J’espère que nous aurons à nouveau de grands personnages comme Jean Loiseau ou Maurice Cosyn.

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