Les Scouts de Paris sont partis camper

Dès avant 7 heures, ce matin, les gares parisiennes ont vu arriver un grand nombre de scouts aux sacs surchargés du matériel de camp.

A Saint-Lazare, nous rencontrons un groupe de campeurs au coq doré et au foulard bleu qui enregistre ses bicyclettes.

— Nous partons pour dix jours, nous précisent-ils. Chaque patrouille a organisé son « camp volant », c’est-à-dire que nous allons visiter une région en montant notre tente chaque soir dans un village différent. Pour la fin du camp, nous rencontrons toutes les autres patrouilles de notre troupe et nous aurons un camp fixe de quatre ou cinq jours.

— Et s’il pleut ?

Ma question leur semble bien inutile.

— S’il pleut, me répond un « seconde classe » frétillant, on laissera pleuvoir !…

— D’ailleurs, ajoute le chef de patrouille, nous avons tout ce qu’il faut… même l’autorisation de coucher dans la salle des Fêtes des villages où nous devons camper. Car les maires ont été prévenus et nous autorisent à nous installer sur le territoire de leur commune.

Nous soupesons un sac, surmonté d’une marmite :

— Oh ! Ne vous en faites pas pour ça, me tranquillise le petit homme qui le porte sur le dos. D’abord, je suis solide, et puis mon chef de patrouille, qui est un « grand costaud », me un coup de main quand je suis fatigué. Mais ça n’arrive pas souvent, je vous assure ! »

Un autre groupe arrive, puis d’autres reconnaissables à leurs insignes et à la couleur de leurs foulards.

Des centaines et des centaines d’enfants de Paris sont ainsi partis ce matin pour mener durant huit ou dix jours la vie d’aventures et d’exploration dans les bois…

Beaucoup d’entrain, de joie et de gaieté. D’insouciance, point de la part des chefs qui se rendent compte de leurs responsabilités de guides de tout ce petit peuple kaki.

Et tandis que riant et chantant ils s’entassent dans les wagons, les quelques parents présents s’en retournent l’esprit calme et tranquille : leur fils est en de bonnes mains. Le camp est une riche école d’énergie, autant physique que morale.

En notre période, ce n’est pas un mal que de jeunes consciences s’y retrempent ainsi.

André Reval. L’intransigeant, 10 avril 1933

1933-04-10_L'Intransigeant_Les Scouts de Paris sont partis camper
1933-04-10_L’Intransigeant_Les Scouts de Paris sont partis camper

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