CONNECTEZ VOUS À VOTRE COMPTE POUR AVOIR ACCÈS AUX DIFFÉRENTES CARACTÉRISTIQUES

MOT DE PASSE OUBLIÉ ?

VOUS AVEZ OUBLIÉ VOS IDENTIFIANTS ?

AAH, ATTENDEZ, JE ME SOUVIENS MAINTENANT !

Wandervogel - Les mouvements de jeunesse en FranceWandervogel - Les mouvements de jeunesse en France

  • Accueil
  • Les articles
    • Éléments de biographie
    • Pistes de lecture
  • Bibliographie
  • Dans la presse ancienne
  • Vidéos
  • Les revues
    • Les Auberges de Jeunesse
    • Jeunesse et Montagne
    • Scoutisme
Tous les ouvrages des Editions ACE
  • Accueil
  • Les articles
  • Dans la presse ancienne
  • La mythique fleur bleue de Wandervögel

Blog

samedi, 30 janvier 2021 / Publié dans Dans la presse ancienne, Les articles

La mythique fleur bleue de Wandervögel

La fleur bleue des Wandervögel

Parmi les symboles les plus repris par les Wandervögel, on retrouve la « fleur bleue » (Blaue Blume), souvent évoquée dans leurs chants, mais aussi prise comme symbole de nos camarades Fahrenden Gesellen sous la forme du bleuet. Mais que représente en réalité cette fleur mythique?

Le thème de la fleur bleue a été un des motifs favoris du mouvement romantique allemand, duquel le mouvement wandervogel est un prolongement. Le mouvement romantique français, plus tardif, l’a repris à son tour, sous l’influence du mouvement allemand. C’est ainsi que l’expression « être fleur bleue » est passé dans le langage populaire, sous une forme certes un peu dégénérée, qui a de nos jours une connotation de fraîcheur d’esprit, voir même de crédulité. Selon le Larousse, la petite fleur bleue qui s’y rattache symbolise « la part de sentimentalité, de poésie qui est souvent cachée au fond de l’âme humaine ».

Cette expression serait due à Novalis, dans son roman Henri d’Ofterdingen, où le héros rêve d’une fleur bleue qui le remplit d’une immense aspiration à l’élévation romantique. Novalis, de son vrai nom Georg Philipp Friedrich Freiherr von Hardenberg (1772-1801), est probablement le plus célèbre poète du mouvement romantique allemand. Il prônait une « esthétique de l’existence », accordant à chacun toute la latitude pour améliorer ou changer sa vie, déclarant : « Devenir un homme est un art ». Nous sommes dans le même registre que la devise wandervogel empruntée à Walter Flex : « Devenir mûr et rester pur ».

Le poète allemand Novalis a popularisé la fleur bleue dans son roman Henri d’Ofterdingen avec le rêve d’Henri

Le poète allemand Novalis a popularisé la fleur bleue dans son roman Henri d’Ofterdingen avec le rêve d’Henri

Dans l’univers de pensée des Wandervögel, comme chez les Romantiques, elle n’est en fait associée à aucune fleur existant sur Terre en ce sens qu’elle n’est pas vraiment de ce monde, tel un trésor immatériel à découvrir à l’issue d’une vie de quête spirituelle. Elle représente l’aspiration à la restauration d’un mythique Âge d’or, tel que l’auraient défini les anciens Grecs, un âge de primordialité où la nature se présente dans sa pureté première, où l’homme est en harmonie parfaite avec le divin, dans la plénitude de ses sens, en symbiose totale avec la nature, et désentravé de la contingence matérielle. Elle symbolise une mémoire ténue, une nostalgie confuse d’un lointain Âge d’or à restaurer. D’autre part, cette fleur est bleue, comme l’azur des sphères célestes à atteindre. Elle est aussi décrite comme belle et fine, montrant par là même sa fragilité et toute la difficulté à la voir, telle une flamme évanescente qui ne demande qu’à s’éteindre, et que chaque Wandervogel se doit d’entretenir au fond de son coeur. On dit symboliquement que cette fleur se trouve au fin fond d’une forêt, lieu de primordialité et de centralité. C’est en effet en revenant au fond de soi-même, en allant au fond de l’essence des choses qu’on peut la retrouver. Elle est donc à la fois splendide, mais si fragile, car chacun peut faillir en chemin, et tomber dans la facilité du renoncement matérialiste d’une vie bourgeoise.

Chez le Wandervogel, la quête de la fleur bleue évoquée dans les chants passe d’abord par une immersion dans la nature, par la recherche de terres lointaines à la nature encore préservée, par l’abandon des contraintes matérielles et des attitudes bourgeoises, par un refus d’une vie « qui sent les rouages et le métal » selon l’expression de J.R.R. Tolkien. Elle doit l’amener en premier lieu à savoir écouter la nature et ses enseignements, à développer une supra-sensiblité au « chant du monde », à savoir lire à travers le « murmure des fleuves et le bruissement des arbres ». Cette quête doit en quelque sorte l’amener à retrouver les relations païennes ancestrales de l’homme à la nature. On voit aussi que cette quête ne se pose pas seulement sur un plan individuel, mais se trouve projetée dans l’action collective du clan, dans les raids et les veillées, où l’aspiration à la simplicité doit se traduire par des relations humaines saines et simples basées sur la franche camaraderie, désentravée des égoïsmes de la vie moderne.

Pour illustrer ce thème, voici deux chants emblématiques du mouvement représentent bien l’univers qui se dégage autour de la quête de la fleur bleue, « Nous voulons partir dans nos campagnes » (« Wir wollen zu Land ausfahren »), et « Quand le clair soleil me sourit » (« Wenn hell die goldne Sonne lacht ») :

NOUS VOULONS PARTIR!

 

DANS NOS CAMPAGNES

Nous voulons partir dans nos campagnes,
Bien loin à travers champs.
L’appel des cimes nous gagne,
Leur clarté nous attend.
Nous voulons écouter où rugissent les bourrasques,
Et découvrir ce que les montagnes masquent,
/Vers le vaste monde, en avant ! / (bis)

Là, des eaux inconnues surgissent
Tels des sages guidant nos pas.
Nous marchons dans la liesse,
Chantant de vieux exploits.
Et notre feu crépite en un lieu magnifique,
Nous nous régalons d’une nature prolifique.
/Les flammes transportent notre joie./ (bis)

Se pose sur la vallée profonde,
Le voile calme de la nuit.
Les elfes s’éveillent à notre monde,
Lorsque la lune luit.
La forêt retient les pas et les murmures,
Elle entend et voit maintes magiques créatures,
/Qui vibrent avec nous dans la nuit./ (bis)

Le fond de la forêt abrite
La fine fleur d’azur,
La fleur qui se mérite.
Cheminons le coeur pur !
Dans le murmure des fleuves et le bruissement des arbres,
Qui veut trouver la fleur bleue se doit d’être
/Un Oiseau Migrateur./ (bis)

QUAND LE CLAIR SOLEIL ME SOURIT

Quand le clair soleil me sourit,
Je m’en vais à cent lieues,
Là où, magnifique, elle fleurit,
La belle et fine fleur bleue.
/J’arpente de vallées en sommets
Au coeur de nos campagnes.
S’il me venait de la trouver,
Qu’l’éternité me gagne !/ (bis)

Aux oiseaux des bois, dans ma quête,
En vain j’ai demandé :
« Où trouve-t-on cette fleurette ? »
Ils n’ont rien révélé.
/Et ainsi s’enchaînent les lieues,
S’émoussent mes espoirs.
Cette unique et splendide fleur bleue
Fleurit bien quelque part./ (bis)

Un jour, je vis la chance briller
Dans les yeux d’une jeune fille.
« Adieu, il me faut m’en aller.
Le temps me presse la belle. »
/Quand le clair soleil me sourit,
Je m’en vais à cent lieues,
Là où, magnifique, elle fleurit,
La belle et fine fleur bleue./ (bis)

Arnvald du Bessin, La Maove, 47, Eté 2003

 

Partager :

  • Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)
  • Cliquez pour partager sur Tumblr(ouvre dans une nouvelle fenêtre)
  • Cliquez pour partager sur Pinterest(ouvre dans une nouvelle fenêtre)
  • Cliquez pour partager sur Telegram(ouvre dans une nouvelle fenêtre)
  • Tweet
Étiqueté sous : Die blaue Blume, Fleur bleue, La Maove, Novalis, Walter Flex

Laisser un commentaire Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Articles récents

  • Franc-Jeu_Organe du mouvement Jeunesse de France et d'Outre Mer_n°4_25-10-1941

    Quarante jeunes au camp d’Esteing – Jeunesse et Montagne

    Jeune… Connais-tu la montagne ? Sais-tu ce qu’e...
  • J.-J. Rousseau précurseur des loisirs

    J.-J. Rousseau précurseur des loisirs

    Quoi ! Ne faut-il donc aucun spectacle dans une...
  • Kohte - Kröte

    La Kohte – Montage pour une ou deux personnes

    Dans mon article précédent vous avez appris ou ...
  • Plaque commémorative du premier GR5

    125 ème anniversaire des Amis de la Nature

    Un mouvement international de tourisme social à...
  • Danse - Auberges de jeunesse - Pierre Jamet-Colorized

    L’auberge de la jeunesse « Marie Colmont »

    Le 12 juin, au manoir du Frouet, près Méry-sur-...

Commentaires récents

  • Domenet Millet Elisabeth dans Jeunesse et Montagne – Un ravitaillement au col de Riou
  • Wandervogel dans Jeunesse et Montagne – Un ravitaillement au col de Riou
  • philippe menneglier dans Jeunesse et Montagne – Un ravitaillement au col de Riou
  • Wandervogel dans Jean Loiseau: A la naissance des sentiers de grande randonnée
  • Jean-Pierre ENGLEBERT dans Jean Loiseau: A la naissance des sentiers de grande randonnée

Archives

  • mars 2021
  • février 2021
  • janvier 2021
  • décembre 2020
  • novembre 2020
  • octobre 2020
  • septembre 2020
  • août 2020
  • juillet 2020
  • juin 2020
  • mai 2020
  • avril 2020
  • mars 2020
  • février 2020
  • janvier 2020
  • décembre 2019
  • novembre 2019
  • octobre 2019
  • septembre 2019
  • juillet 2019
  • mai 2018
  • avril 2018

Catégories

  • Bibliographie
  • Biographies
  • Dans la presse ancienne
  • Jeunesse et Montagne
  • Les articles
  • Les Auberges de Jeunesse
  • Les revues
  • Non classé
  • Pistes de lecture
  • Scoutisme
  • Vidéos

Méta

  • Connexion
  • Flux des publications
  • Flux des commentaires
  • Site de WordPress-FR

Wandervogel - Un site sur les mouvements de la Jeunesse

Sous forme d'articles récents ou bien provenant de la presse ancienne, ce site veut vous donner une idée de la perception, de la motivation des mouvements de jeunesse en France, en Allemagne, en Suisse, ...

© 2019 Les Amis de la culture européenne | All rights reserved

HAUT