Il y 100 ans, alors que les communautés de jeunesse, inspirées par le Wandervogel, fleurissaient un peu partout, naquit le Jugendburg. Initié par les frères Oelbermann, l’idée du Jugendburg, ou château de jeunesse, était de rénover des châteaux médiévaux pour en faire des lieux réservés aux communautés de jeunesse.
Ainsi, des membres du Wandervogel partirent au printemps 1920 à l’assaut des montagnes du Hunsrück, à la recherche d’une forteresse oubliée où ils s’établiraient, loin des villes. Ils découvrirent finalement les pierres du château de Waldeck. Se concevant comme un Ordre de chevalerie au service de la régénération de la patrie, le petit groupe souhaitait faire jaillir de ces ruines médiévales l’Ordre Nouveau qui s’imposerait à la société en crise. Le château devait ainsi être reconstruit pour devenir un monument aux Wandervogel tombés au combat et un centre pour la nouvelle jeunesse. Après plusieurs années d’activité, la seconde guerre mondiale et la défaite devaient cependant mettre fin au projet des Wandervogel. Mais l’idée n’est pas morte et qui sait, peut être un jour, des citadelles de la jeunesse reverront le jour, au sein desquelles on forgera la nouvelle noblesse d’Europe …
Récit de Karl Oelbermann :
« Au tournant d’un rocher, inattendu, devant nous, un puissant Burg. La Ruine de Waldeck. Nous voilà au sommet. Eh bien, voilà de vrais murs. Nous sommes sur une vaste place, les regards sont attirés par la vallée qui s’étend devant nous dans le soleil printanier. Pas l’ombre d’un habitat humain à perte de vue. Le roc plonge à pic dans le val. Nous parcourons la ruine couverte de végétation, et nous voilà sur le créneau le plus élevé de la forteresse avant-poste. Un chant de lansquenets à pleine voix, nous nous tendons les mains, dans la conviction que là sera notre havre, le fort de Waldeck, solitaire, inconnu, secret. C’est là le terrain sur lequel nous pouvons semer, là que mûriront nos récoltes. De ces ruines sortira un monde nouveau. Un fort de la jeunesse ! Une communauté de jeunes chevaliers protégera ce saint Graal, et nous y puiserons la force nécessaire pour agir et combattre. Les derniers rayons du jour viennent dorer ce qui reste des puissantes murailles. Le printemps approche. Le renouveau est en germe. Les bourgeons apparaissent. Dans nos cœurs aussi s’agite quelque chose qui est désormais en lien avec cet endroit, et que en fait le pays de notre seconde naissance. Nous avons fait serment… « Ceux de Neroth » se sentirent eux-mêmes une force créatrice au sein du mouvement de jeunesse. Le feu qu’avait allumé Karl Fischer, le fondateur du Wandervogel, avait menacé de s’éteindre. Et voilà que la belle idée du Wandervogel ressuscitait. »
Merci aux Oiseaux Migrateurs pour ce récit!
