Je cherchais, pâle de zèle le trésor
Des chants, où serait le plus profond chagrin ;
Et des choses sourdes, incertaines, passèrent près de moi.
Alors un ange nu entra par la porte.
Il apporta à mon esprit tout en rêves
Le fardeau des fleurs les plus riches, et ses doigts
N’étaient pas moins beaux que des fleurs d’amandier,
Et des roses, des roses entouraient son menton.
Aucune couronne ne pesait sur sa tête
Et sa voix était presque la mienne :
« La belle vie m’a délégué. »
Pendant qu’il parlait ainsi, souriant,
Les lys et les mimosas lui échappèrent,
Et quand je me baissai pour les ramasser,
Lui aussi s’agenouilla. Je baignai, ravi,
Tout mon visage dans les roses fraîches.
{Prélude, I.)