Nous reproduisons ici la première partie de l’ouvrage de Louis Montange, Le Camping, paru dans la collection Que-Sais-Je? en 1975.
Chapitre Premier – HISTOIRE DU CAMPING
« Devrions-nous camper en plein air ou coucher dans les auberges ? Georges et moi étions pour camper en plein air : ce serait si primitif et libre, si patriarcal ! Harris dit : “Oui, mais s’il pleuvait ?” »
(Jerome K. Jerome, Trois hommes dans un bateau, 1889.)
Si camper consistait seulement à coucher sous une tente, l’origine du camping remonterait à la plus haute antiquité : « Aussi loin que nous puissions remonter dans l’histoire de l’homme, écrivent les auteurs de L’homme et la tente (Jacques Bidault et. Pierre Giraud, L’homme et la tente. Susse, édit.), on trouve des traces de cette habitation démontable et transportable. »
En fait, l’usage de la tente s’est développé essentiellement, d’une part, chez les peuples nomades, dans les régions de la terre qui reçoivent moins de 25 cm d’eau par an, où la culture n’est pas possible sans irrigation et, d’autre part, chez les groupes humains accidentellement nomades, si l’on peut dire, par exemple les armées en campagne. Encore cette dernière règle subit-elle des entorses.
On pourrait dire que le camping est né le jour où l’homme a couché sous une tente sans y être obligé. Il est lié à l’idée de « sport », de loisir : Whymper utilisant une tente au col du Lion, en 1861, avant d’attaquer le Cervin pour la première fois, serait un campeur, et l’un des premiers. Encore le vent était-il si violent qu’il la plia pour se coucher dessus !
Mais faire du nomadisme et de l’absence de contrainte deux critères du camping n’est pas entièrement satisfaisant, à une époque où les campeurs deviennent de plus en plus sédentaires et où beaucoup d’entre eux campent parce qu’ils ne peuvent faire autrement, faute d’autres moyens d’hébergement pendant le temps des vacances.
Il est d’ailleurs remarquable que, si le camping itinérant amène l’homme à la rupture avec son mode de vie habituel, au contact avec la nature et à la connaissance d’autres hommes ou d’autres pays, le camping fixe le ramène inexorablement à ses habitudes citadines. C’est une règle absolument constante, qui n’avait pas échappé aux humoristes dès 1936. Aussitôt installés, les scouts, qui furent parmi les pionniers du camping en Europe, se mettaient à construire tables, sièges, foyers et feuillées, voire lits et garde-manger. La forme des tentes actuelles, et plus encore celle des caravanes, l’aspect du matériel, l’équipement des terrains de camping sont caractéristiques de cette tendance.
Cependant il est tout à fait certain qu’à l’origine le camping était marqué par ces critères de nomadisme, de rupture avec la vie sédentaire et citadine, à quoi s’ajoutait l’attrait d’un retour à la nature.
J.-J. Bousquet fait observer qu’« il n’y a rien d’extraordinaire à ce que les premiers campeurs fussent partis de Londres, une des plus grandes agglomérations urbaines du monde… Dès 1875, les premiers campeurs firent des adeptes » (J.-J. Bousquet, Le camping, évasion vers la nature, Vigot Frères, édit.).
L’« Association of Cycle Campers » fut fondée à Oxford le 4 décembre 1901 par T. H. Holding et le Révérend Ec. Pitt Johnson, qui s’élirent mutuellement président et secrétaire.
L’Association devait en 1912 prendre le nom de « Camping Club of Great Britain and Ireland », qui existe toujours, et qui est, de ce fait, le doyen incontesté des clubs de camping.
Dès 1904, T. H. Holding avait publié le premier manuel de camping connu : Cycle and camps, puis en 1908 : The Camper Handbook.
Il est vraisemblable que la pratique du camping en France ne commença pas beaucoup plus tard : les alpinistes qui fondèrent le Club alpin français en 1874 fréquentaient généralement l’hôtel, l’auberge, la grange ou pratiquaient le bivouac en attendant les refuges, mais il est probable qu’ils ont connu l’usage de la tente.
I. — Apparition du camping en France
Selon Dauzat et Robert, le mot « camping » est apparu pour la première fois dans la langue française en 1905 (Probablement sous la plume d’Albert Glandaz, dans la Revue du T.C.F., janvier 1905.). Pour notre part, nous l’avons retrouvé dans un article paru précisément cette année-là dans Je sais tout, sous la plume d’Abel Ballif, président-fondateur du Touring Club de France, consacré au « Camping de plaisance ».
Après avoir parlé de l’aménagement de la voiture « qui devient une manière de roulotte élégante, un petit appartement paré comme un navire de plaisance », Abel Ballif écrit : « D’autres ont imaginé un moyen infiniment plus pratique, amusant, économique… c’est le camping. Les Anglais ont depuis longtemps inauguré ce sport qui naît à peine chez nous : le succès qu’il obtient fait prévoir que bientôt le camping, qui est déjà très à la mode, aura des adeptes aussi nombreux et aussi enthousiastes que l’automobilisme lui-même. »
Parmi les bienfaits que pouvait apporter le camping, « nom qui sonne bien et qui donne à la chose une allure exotique propre à accroître ses chances de succès », Abel Ballif notait entre autres avantages « son utilité, son caractère éminemment sportif, la possibilité de l’employer à quelques pas des hôtelleries, des auberges, dont on esquive les promiscuités banales, les exigences pécuniaires, la propreté parfois douteuse… » ainsi que celui « d’arriver, avec quelques bouts de toile, à modifier complétement l’allure générale de son existence… et de satisfaire ainsi le besoin d’inconnu qui nous poursuit ».
Dès 1902, Louis Partridge avait ouvert à Paris, rue Denfert-Rochereau, le « Comptoir du Touring » et en 1905 il avait construit sa première tente légère.
Parallèlement, ce qui devait devenir le caravaning prenait naissance, comme le montre l’article d’Abel Ballif. Un reportage photographique publié dans Femina, le 1er mai 1908, sous le titre « La vie en home-car » montre « le baron et la baronne R. de S. (qui), jaloux de la belle vie errante et libre des Bohémiens, se sont fait construire une splendide roulotte automobile qui est à elle seule tout un appartement pourvu de tout le confort moderne ». On y voit, dans « la séduisante perspective des pièces élégantes », la baronne lire ses magazines préférés, jouer de l’orgue-harmonium et du piano (le home-car était équipé de ces deux instruments) et « téléphoner à ses amis de Paris ».
II. — Les clubs français
Le camping et même le caravaning, dont le nom n’était pas prononcé, étaient donc relativement bien connus, sinon couramment pratiqués, lorsque les cyclistes campeurs de « l’Union chrétienne des Jeunes Gens » fondèrent, le 15 mars 1910, le Camping Club français, qui fut présidé d’abord par F. Young, puis pendant vingt-six ans par Jules Cudorge.
Le Camping Club français devait, en 1936, par sa fusion avec les Campeurs de France fondés, eux, en 1923, devenir le Camping Club de France, qui est aujourd’hui l’un des plus importants clubs français, et le plus ancien. L’Association des Voyages, de Camping et de Vie en plein air naissait en 1913, présidée par le Dr Mourgeon. Son dirigeant le plus actif était Jean Loiseau, à qui la randonnée pédestre en France doit plus qu’à tout autre.
En 1912, le Touring Club de France avait créé en son sein un Comité du Camping présidé par L. Bonnard. En 1921, quelques dizaines de campeurs membres du Touring se constituaient en un groupe : « Les Campeurs du T.C.F. » qui devenait indépendant en 1923 sous le nom de « Campeurs de France » et sous la présidence de M. Faucher, bientôt remplacé par Jean Susse, puis, en 1932, par J.-J. Bousquet. C’est cette association qui devait fusionner en 1936 avec le Camping Club français.
En 1925, Jean Susse avait transformé le bulletin intérieur des « Campeurs de France » en une revue : Camping, la seule qui parût jamais en France sous ce nom, et qui fut publiée jusqu’à la fin de 1970 sous différents titres : Camping-Plein Air, Camping — Voyages, Caravane et Camping. Jean Hureau, qui en fut le rédacteur en chef de 1946 à 1960, contribua largement à refléter et à orienter l’évolution du camping pendant ces quinze années décisives. Le Guide Susse, qui avait paru pour la première fois en 1938, parut à nouveau chaque année à partir de 1946. Il est donc le plus ancien guide de camping, et il fut longtemps le plus important.
Parmi les autres clubs nés après la seconde guerre mondiale, on peut citer l’Auto-Camping Club de France fondé en 1925, qui dirigea immédiatement ses activités vers le camping lourd et le caravaning, le Moto-Camping Club de France, fondé en 1927 et le Camping Club international de France fondé en 1933.
En 1934, sous la présidence du Dr Meillon, puis de M. Gendrin, le Touring Club de France modifia profondément les structures de son Comité du Camping fondé en 1912. Ce Comité, qui réunissait jusqu’alors des administrateurs du Touring, des présidents de clubs et des fabricants de matériel, se transforma en un groupe des campeurs membres du T.C.F., qui prit le nom de « L’Escargot », symbole évident, et édita son propre bulletin.
Le Club alpin français, le Canoë Club de France, fondé en 1904, et le Kayak Club de France, fondé en 1930, les auberges de jeunesse et les scouts n’avaient pas créé de section spéciale de camping, mais comptaient tous une forte proportion de campeurs.
Combien de campeurs pouvait-on dénombrer en France en 1932, à la veille du Rallye international de Saxenheim, en Hollande ? Il est difficile de le dire : quelques milliers, peut-être… les Campeurs de France étaient 400.
C’est au cours du Rallye de Saxenheim que furent jetées, à l’initiative du Camping Club de Grande-Bretagne, les bases d’une Fédération internationale du Camping. La France y avait délégué vingt et un campeurs, représentant sept clubs. Quatre autres pays étaient représentés : la Grande-Bretagne, la Hollande, la Belgique et l’Italie.
Le Congrès constitutif eut lieu le 4 juin 1933 à Hampton Court, dans le Middlesex en Angleterre, avec la participation de sept pays et seize clubs. Les statuts définitifs furent adoptés en 1937 à Wiesbaden.
Cependant le camping continuait à se développer en France, mais les clubs restaient dispersés. En 1933, afin de préparer le second rallye de la F.I.C.C., un Comité Interclubs fut créé, qui devint après le Rallye le Comité national des Associations françaises de Camping : celui-ci groupait les représentants de huit clubs.
III. — Un tournant décisif : les congés payés
En 1936, sous le gouvernement de Front populaire, le vote des lois sur les quarante heures (les « cinq-huit » : cinq journées de huit heures) et sur les congés payés donna un essor extraordinaire aux loisirs populaires et notamment au camping : le premier sous-secrétaire d’Etat aux Sports et aux Loisirs, Léo Lagrange, joua un rôle éminent dans le développement de ces activités. Les clubs de camping se mirent à proliférer, mais l’invasion des campagnes et des rivages par des dizaines de milliers de néophytes n’alla pas sans inconvénients.
A partir de 1937, les arrêtés préfectoraux et municipaux les plus hétérogènes s’abattirent sur les campeurs et autres touristes : le 15 avril de cette année-là, le Syndicat des Communes du Littoral varois adoptait un projet de résolution tendant à réglementer « le mode de tourisme communément désigné sous le nom de “camping” et dont l’usage tend à se généraliser, notamment sur la côte varoise ». Les 1er juin et 7 juillet, deux arrêtés préfectoraux, les premiers d’une longue liste, venaient réglementer d’une façon assez restrictive la pratique du camping dans le département.
Devant la nécessité d’une réglementation du camping et d’une défense coordonnée des campeurs, des réunions eurent lieu dès la fin de la même année au secrétariat d’Etat aux Sports et aux Loisirs. Le Comité national des Associations de Camping prononça lui-même sa dissolution après avoir créé l’Union française des Associations de Camping, qui fut déclarée le 16 mai 1938. Elle réunissait une vingtaine d’associations. Son président était Léon Capitain.
L’une des premières réalisations de l’U.F.A.C. fut de donner une forme commune aux différentes « autorisations de camper » dans les forêts domaniales, que d’assez nombreux clubs avaient obtenues de l’administration des Eaux et Forêts.
Cette « licence », sous forme d’un timbre apposé sur la carte de club, fut reconnue le 22 avril 1939 comme la seule officielle. C’est là une date importante dans l’histoire du camping en France, si l’on en juge par les tonnes d’encre que cette « licence » a fait couler depuis sa création. Une assurance aux tiers et contre l’incendie y était attachée.
Lorsque éclata la seconde guerre mondiale, l’U.F.A.C. avait délivré 31079 « licences ». Il est certain que le nombre de campeurs, y compris les « occasionnels », était plusieurs fois supérieur.
IV. — Le camping dans le monde
Cependant, depuis le début du siècle, le camping s’était également développé dans de nombreux pays d’Europe, ainsi qu’en Amérique du Nord et en Australie.
Le camping s’était particulièrement développé en Allemagne, en Belgique, en Catalogne, en Grande-Bretagne, en Hongrie (mais seulement à partir de 1936 et, semble-t-il, pour faciliter le tourisme des étrangers), aux Pays-Bas et en Tchécoslovaquie.
Il est remarquable que, dans plusieurs de ces pays, le camping ait dû son développement et son organisation aux clubs de canoë.
En Allemagne, le premier club de canoë vit le jour en 1905. Le « Deutscher Kanuverband », fondé en 1914, groupait, en 1937, 800 clubs et 60 000 adhérents, dont 80 % de campeurs, ce qui en faisait à l’époque le plus important groupement de campeurs du monde entier.
Le Camping Club de Belgique comptait 8 membres lors de sa fondation en 1912. En 1935, 800, et il possédait de nombreux camps permanents en Belgique. En 1937, la Fédération nationale de Camping belge groupait une douzaine de clubs nationaux.
Depuis la création de l’« Association of Cycle Campers », en 1901, le camping s’était développé en Grande-Bretagne, non sans péripéties. Plusieurs clubs naquirent en 1906, 1909, 1910, qui s’efforçaient de faciliter la pratique du camping à leurs membres par la création de terrains et de matériel léger. La création, en 1906, de la revue Camping, qui paraît toujours, la publication d’un manuel, la fondation d’un « département des fournitures » pour campeurs aidèrent au développement du camping en Grande-Bretagne. Après plusieurs scissions et fusions, le Camping Club of Great Britain and Ireland comptait 820 membres en 1910.
Entre les deux guerres mondiales, le camping se développa en Grande-Bretagne d’une manière assez différente de celle de la France ou d’autres pays. Des sections d’alpinistes ou canoéistes furent formées à l’intérieur du « Camping Club ». Une section « Caravane » était fondée en 1933, et un bulletin Caravanning parut à partir de janvier 1939.
Le mode de vie des campeurs britanniques différait assez sensiblement de celui des autres pays. Il était soit d’une rusticité extrême, soit d’un luxe rare pour l’époque. Mais suivant en cela une tradition nationale, les Britanniques voyageaient beaucoup à l’étranger, et ils prirent une part importante dans la fondation de la Fédération internationale de Camping, dont le premier président fut J.A.C. Champion, président du Camping Club et de la Fédération britannique.
En 1939, le Camping Club, à lui seul, comptait 7 000 membres et publiait une brochure dans laquelle étaient recensés 2 250 emplacements de camps.
Pendant la même période, le camping fut activement pratiqué en Hollande, au Luxembourg, en Suisse (malgré la concurrence de l’hôtellerie et l’abondance des refuges) et en Tchécoslovaquie où, comme en Allemagne, les canoéistes fournissaient le plus gros contingent des campeurs.
Aux Etats-Unis le développement de l’automobile avait facilité la pratique d’une forme de camping presque totalement ignorée en Europe, mais qui préfigurait celle que nous connaissons maintenant : « hôtels » de toile installés dans des sites pittoresques, équipés de tout le confort et permettant la pratique des sports de plein air. L’organisation du camping était entièrement commerciale.
Toutefois des associations de randonneurs utilisaient indifféremment, dans l’Est, les nombreux refuges construits par les Etats ou les clubs dans les parcs ; dans l’Ouest, moins équipé, la caravane ou la remorque.
Les Canadiens utilisaient généralement un matériel rudimentaire, et pratiquaient un camping très « sauvage ».
Enfin, le camping automobile était assez répandu en Australie et en Nouvelle-Zélande.
V. — Le camping, ni sport, ni tourisme
Contrairement à ce qu’on aurait pu attendre, le camping continua à se développer en France après la défaite de 1940 et l’occupation de la moitié du territoire par les armées allemandes. En raison des circonstances, son caractère sportif s’accentua. L’Union française des Associations de Camping dut en 1942 se transformer en Fédération et défendre contre la politique du Commissariat aux Sports une conception plus libérale de la pratique du camping. Elle parvint d’ailleurs à obtenir la modification de ses statuts en 1943. Cette année-là et la suivante, le camping servit de prétexte et d’alibi à un certain nombre de jeunes gens, ou de moins jeunes, qui n’étaient pas en règle avec la loi, pour échapper aux contrôles d’identité.
A partir de 1945 et surtout 1946, le camping reprit, en France d’abord, puis dans d’autres pays d’Europe, une ascension qui n’a pas cessé pendant un quart de siècle. Le premier « Salon des Sports et du Camping » se tint en 1950 à Paris. Au camping léger et sportif qui avait atteint l’excellence vers 1938 se substituait peu à peu (à mesure que les produits de consommation devenaient moins rares) un matériel plus volumineux et plus lourd.
En 1955, le nombre de voitures automobiles en circulation atteignit le niveau d’avant-guerre, pour la première fois depuis seize ans. L’année suivante, un des premiers actes du gouvernement socialiste soutenu par une majorité de gauche porta la durée des congés payés des salariés de deux à trois semaines. Ces deux phénomènes conjugués donnaient aux loisirs, au tourisme et, faute d’autres moyens d’hébergement suffisants, au camping, un développement extraordinaire, en même temps qu’il modifiait totalement le caractère de ce dernier. C’est de cette époque que date l’apparition ou la réapparition du camping « lourd » et des tentes à armatures, dites tentes carrées, qui devaient en quelques années remplacer presque totalement les tentes canadiennes de grande dimension.
Il est symptomatique que, dans un ouvrage publié en 1957 sous la direction de François Toché dans la collection « Sports et Tourisme », J.-L. Ballereau ait pu écrire : « Le sens musculaire ou compétitif que l’on inclut dans le terme de sport ne permet plus de prétendre que le camping est l’adjuvant d’un autre sport pour le campeur qui se déplace avec un scooter ou une auto. »
Et plus loin : « Le tourisme ne nous paraît plus être le mobile essentiel du camping… Qui dit tourisme dit voyage… Le camp de séjour n’a rien à voir avec le tourisme. »
Conception discutable, mais qui était, en l’occurrence, prémonitoire.
A partir de cette période, le nombre de campeurs inscrits dans les clubs et celui des tentes fabriquées doublent tous les quatre ans. Les terrains se multiplient, moins vite toutefois que les besoins. 1964 semble marquer un palier dans ce développement. En fait, à partir de cette année-là, des études statistiques mieux ajustées donnent une image plus exacte du nombre des campeurs et du taux de croissance du camping, et s’il est vrai que la quantité des tentes fabriquées en France diminue, c’est parce que les producteurs étrangers sont mieux à même de faire face à la demande nationale, et que les exportations se sont effondrées.
L’ère historique du camping a pris fin. Le camping est devenu un mode d’hébergement de plein air original, d’une importance considérable. Le caravaning a commencé de prendre le relais, affrontant d’autres problèmes.
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BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE
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LE CAMPING par Louis MONTANGE, Journaliste
Dépôt égal. — 1ère édition : 1975, Presses Universitaires de France