L’Allemagne secrète, peinte par elle-même [1].
Les traité sont là pour être respectés, pour peu que les circonstances de leur conclusion ou l’impossibilité de leur exécution n’en rendent pas la révision indispensable. GERMANIA (30-12-32)
VI — La jeunesse nationalist
Sous le ministère qu’illustrait M. Aristide Briand, M.Gaudefroy Demombynes, universitaire français, fut admis à assister aux classes de français dans les lycées et collèges de Stuttgart. Voici quelles impressions il rapportait aux lecteurs de l’Intransigeant :
« Dans les couloirs, j’avise aux murs, dans de jolis cadres, des collections de timbres mis en circulation par les Allemands pendant la guerre dans les pays qu’ils avaient conquis, du nord de la France à la Roumanie.. Est-ce pour inspirer aux élèves de les reconquérir ? Dans un escalier, il y a mieux : une carte de l’Allemagne sillonnée de traits rouges : ce sont les routes suivies par Moreau et par Napoléon ; une autre carte sillonnée, de traits bleus : les campagnes de Louis XIV. Elle porte cette légende : « Les expéditions de rapines des Français ; l’Allemagne, lieu de rendez-vous des « pacifiques » Français. »
« J’entre en classe : trente élèves au garde-à-vous, très corrects. C’est une classe de grands. Je les autorise à me poser des questions sur Paris et la France.
Le premier : « Que pensez-vous des nègres ?» À cette attaque brusquée, je me rends compte pour la centième fois que jamais les Allemands ne nous pardonneront d’avoir fait monter la garde au Rhin par quelques noirs. « Que pensez-vous de la Légion Etrangère ? ». Et j’aperçois en même temps au mur une grande affiche : « Jeunes Allemands, méfiez-vous de la Légion ! »
«Autres questions : « Que pensez-vous des Polonais ?… Que pensez-vous des Zeppelins ? » Pour éviter un nouvel incident, je décide de poser à mon tour des questions. J’ai l’imprudence de demander à un élève : « Quelle est la plus belle cathédrale gothique d’ Allemagne ? » Il me répond : « Strasbourg ». (Et chaque fois que j’ai posé cette question, dans des dizaines de lycées, j’ai obtenu la même réponse.)
« A la deuxième heure de la classe, chez les grands encore, un autre professeur, sachant que j’allais faire le même soir une conférence sur le rapprochement intellectuel franco-allemand, me pria d’en donner la primeur à ses élèves. Je me suis exécuté, mais sous la forme d’un échange d’idées. Il appert de cette discussion que pas un élève ne croit à la culpabilité de l’Allemagne dans la guerre, et que pas un ne croit à la défaite de son pays en 1918. Aussi considèrent-ils le traité de Versailles comme une iniquité sans nom, que les Français leur ont imposée en abusant de la situation créée par la révolution et par la famine. C’est dire qu’ils n’en acceptent pas un iota.
« Au mur de la classe, une carte de l’Allemagne, telle qu’elle est d’après le traité, et une autre carte la montrant telle qu’elle devrait être selon les préliminaires de paix de 1918. Comme je comprends mal cette phrase, j’ai demandé au professeur de me l’expliquer. Rien n’est plus simple. Les Allemands n’ont consenti à désarmer et à accepter l’armistice que parce qu’ils avaient confiance en la parole de Wilson, qui avait promis que, s’il y avait des modifications de territoire à apporter à la carte de l’Europe, ce serait au nom du principe des nationalités — ce qui aurait fait l’Allemagne plus grande encore qu’en 1914, avec l’Autriche, un morceau de Bohême, et naturellement l’Alsace. La France, en n’exécutant pas les promesses de Wilson, a trompé l’Allemagne et s’est conduite indignement. »
Relisons maintenant l’ordonnance ministérielle d’Anhalt du 18 août 1932 : elle développe la pensée coloniale allemande, montre la nécessité pour le peuple allemand d’avoir un plus grand espace, et par conséquent des colonies, comme les autres puissances. Un enseignement approprié doit faire connaître à la jeunesse allemande que « les dispositions du Diktat de Versailles sont insupportables pour un peuple libre et souverain » et que leur suppression est une question vitale pour le peuple allemand.
« Nous avons besoin du réarmement de l’Allemagne pour notre sécurité. Le but de la pensée raciste est de rassembler et d’unir tous nos compatriotes de souche allemande qui vivent à l’intérieur ou en dehors des frontières du Reich. Cette pensée raciste doit être approfondie dans toutes les écoles [2]. »
Le Ministre de l’Instruction publique de Thuringe a publié une circulaire semblable le 12 octobre 1932. Il consacre le temps compris entre Pâques et la Pentecôte à l’étude du Traité de Versailles, notamment de l’article 123 sur la responsabilité de l’Allemagne dans la guerre. Cet article est lu aux élèves qui doivent répondre en chœur: « La honte allemande doit brûler dans nos âmes jusqu’au jour de l’honneur et de la liberté [3]! »
Au Lycée de Pasing, près de Münich, pendant l’heure d’anglais, la question suivante fut posée : « Qui est pour et qui est contre la guerre ? » Le vote donna le résultat suivant ; 31 élèves levèrent la main pour la guerre ; 2 seulement votèrent contre [4].
Au Congrès de Goslar, un Directeur de Lycée de Berlin, l’Oberstudiendirektor Reimann, déclarait : « Dans mon for intérieur, je suis hostile au pacifisme, car l’esprit viril et guerrier doit être conservé à notre jeunesse, mais les pacifistes étrangers sont nos meilleurs alliés [5].»
Le Deutsches Echo écrit : [6]« La jeunesse allemande n’a qu’une pensée et qu’une passion : la libération du peuple allemand ».
Le cercle des hautes écoles allemandes (Deutscher Hochsehulring} combat la constitution de Weimar, ne reconnaît pas les frontières et repousse la politique d’entente. Ses principaux orateurs sont : von der Lippe, le commandant Wagner, à Greifswald, le Dr Stadler, à Jena, le Dr Grimm, à Münster, von Moser, à Tübingen, Moeller van den Bruck, le général Reinhardt, le Dr Stapel.
L’Association des instituteurs racistes allemands (Bundvölkischer Lehrer Deutschlands) a été fondée en 1921, à Berlin-Reinickendorf [7]. Elle regroupe 700 membres. Le Professeur Malguth dirige son organe : Die völkische Schule (L’école raciste).
Le Jungdeutschlandbund, sous la direction du général Vogt, groupe la plupart des associations de jeunesse racistes, principalement Adler und Falken, Großdeutscher Jugendbund, Jungnationaler Bund, die Nationalen deutschen Pfadfinder Blinde, Fahrende Gesellçn, Jung Stahlhelm, Jung Wehrwolf, Scharnhorst, Kyfhäuser Jugend, Bismarck Jugend, Jugend der deutschen Volkspartei, Jungsturm, Jungmannen, Jung Württemberg, Jung Bayern, Jung Schlesien, Gau Ostpreußen, Bund der kolonialpfadfinder, Jung Alvensleben, Wehrvereine, Marinejugend, deutsche Turnerschaft, Junglandbund, Jung Berlin, etc…
La Jeunesse d’Hitler (Hitler Jugend} compte 380.000 jeunes, gens, dont 150.000 se sont réunis à Potsdam, le 1er octobre 1932.
Le Bismarckbund, organisation de la jeunesse du parti nationaliste, est dirigé par H. O. Sieveking, qui réclamait la récupération des anciennes frontières dans son discours sur l’esprit de Potsdam, le 22 juin 1930.
La militarisation de la jeunesse est poursuivie par le Jungsturm, dirigé par le chef d’escadron Léopold von Münchow. Ses 30.000 membres sont éduqués en bons soldats. Son organe est le Jungsturm.
Les Geusen (Bund der jungen Nation) encadrent militairement 700 jeunes gens.
Les Précurseurs (Die Kommenden} sont l’organe de travail du Jeune Front, qui comprend les associations suivantes : Freischar Schill, Eidgenossen, Adler und Falken, Deutsche Falkenschaft, Artamanen, Deutscher Pfadfinderbund Westmark, Geusen, Deutsche Jungmannschaft et Deutsches Jungvolk ; ces deux dernières associations réunies sous le titre de Deutsches Jungvolk, Bund deutscher Tatjugend, etc…
Les Précurseurs prêchent la révolution nationaliste pour instaurer le troisième empire allemand, das dritte deutsche Reich, Pour atteindre ce but, ils recommandent la lutte directe contre la social-démocrat et contre le capitalisme international, par la nationalisation des moyens de production. Ils sont enfin partisans de la guerre de libération. Pour eux la solution de tous les problèmes est donnée par la dictature. F. G. Jünger pousse l’Allemagne «à pleines voiles vers le coup d’État [8] ». « La Société des Nations, la Paneurope, et l’internationale n’appartiennent pas à l’histoire allemande et cherchent à enrayer son libre développement » [9].
Un autre Précurseur, Martin Knaut écrit : « Nous le disons ouvertement : la guerre est inscrite dans notre programme. La guerre sera. Nous en avons besoin, comme un dernier moyen… La guerre n’est pas morte. Elle est véritablement ressuscitée. Elle vit dans nos cœurs [10]. »
Le Bund Ekkehardt, dirigé par Gerhard Rossbach, ancien chef de corps franc et ancien chef de la Schilljugend, possède une école de culture physique chez le grand propriétaire foncier Von Flotow à Bad Stuer am Plauer See, dans le Mecklemburg. Le coût mensuel d’instruction s’élève seulement à 90 marks : comment pourrait-il couvrir les frais ? Le Spielschar Ekkehardt procure les fonds supplémentaires en donnant des spectacles.
Comme Adler und Falken (Aigles et Faucons), la Schilljugend a pour emblème un drapeau noir rayé de deux traits blancs. Elle organise des excursions, des marches nocturnes, des camps de tentes, des jeux de guerre, etc… Sa doctrine est celle du « nouveau nationalisme », qui combat pour une Allemagne socialiste dans le sens national-socialiste. Son organe mensuel Fl mberg est dirigé par Hans Schumann, de Münich. L’un de ses rédacteurs, Hans Schwartz von Berk, écrit [11]: « Le peuple allemand a le plus grand irrédentisme du monde. II est le peuple non affranchi. » Le nom de Schill est le symbole du combat et du mouvement.
En 1927, une scission se produisit dans la Schilljugend : Werner Lass se sépara de Rossbach, pour fonder la Freischar Schill9 groupe activiste qui entend éduquer militairement la jeunesse allemande. Les hommes doivent être d’airain, guerriers et prêts au sacrifice[12]. Leur uniforme est brun. Au moins une fois tous les quinze jours, ces jeunes gens, soumis à une discipline de soldats, vont en excursion faire tous les exercices sportifs et militaires. Chaque année, ils font des manœuvres dans une région-frontière. Les anciens sont groupés sous le commandement de Ernst Jünger dans les Eidgenossen. Les uns et les autres constituent l’organisation raciste la plus radicale.
Les Adler und Falken présentent un double caractère : celui d’une société d’éducation et celui d’une association militaire raciste particulièrement active dans les régions-frontières… Tout Allemand, garçon ou fille, âgé de plus de douze ans peut être Adler (Aigle). A dix-neuf ans, il devient Falke (Faucon). A vingt-sept ans, il entre dans une nouvelle association : Rolandgilde Bund Ælterer Falken. Le nombre des membres est de six mille. Dans leur organe Adler und Falken[13], le Faucon Wilhelm Scholz écrit : « Notre esprit est celui des troupes de choc. Pour l’association, dans cet esprit, la capacité de porter les armes est aussi l’affaire de la femme. » Aussi éduque-t-elle militairement les hommes et les femmes indistinctement.
Le Jungvödlkischer Bund est une association raciste d’un millier de membres, à Tetschen (Marktplatz). Son organe mensuel s’appelle Eine Feste Burg. Sa maison d’édition, Die Blaue Blume (La fleur bleue), est établie à Kuhus sur l’Elbe.
Le Jungdeutscher Bund, fondé en 1916, groupait déjà, en dehors des cadres réguliers de l’armée, de jeunes combattants volontaires. Cette ligue militariste veut fonder un Empire allemand sur une base raciste. Son emblème est formé de trois cercles dorés sur un champ vert. L’or est la couleur de la vérité ; le vert, celle de l’espérance et de la vie. Les trois cercles représentent les trois courants spirituels de la vie allemande : le courant chrétien, le courant nationaliste et le courant socialiste. Les publications de l’association sont : Die Jungdeutschen Stimmen et Die Jungdeutschen Rundbriefe. L’activité de ces jeunes militaristes s’exerce surtout dans les régions-frontières.
Le Jungnationaler Bund, sous la direction de l’amiral von Trotha, réunit 20.000 jeunes bourgeois conservateurs prussiens, nationalistes, racistes et militaristes. Ses organes sont : Die Jungnationale Stimme, Mädel im Bund et Das Junge Volk.
Peu de temps avant la Révolution de novembre 1918, un corps franc, Alldeutches Freikorps, se constitua pour procéder à une levée en masse de la jeunesse allemande. Après la défaite et l’armistice, ce corps-franc se transforma en association de la jeunesse nationale allemande, Deutschnationaler Jugendbund, sous la protection du parti nationaliste de Hugenberg : Deutschnationale Volksparlei, dans le double but de représenter l’esprit prussien et de conserver le sentiment national dans la jeunesse allemande.
Cette association devint, en 1924, le Grossdeutscher Jugendbund, qui se donna pour mission de collaborer à l’achèvement de l’unité allemande dans un État de forme allemande et de resserrer les liens spirituels de cette nation allemande avec tous ses membres épars dans le monde.
Dans son sein, un groupe d’opposition politique fonda le Wehrbund Ostmark, interdit en 1926, et fusionna avec le jeune Casque d’acier Jungstahlhelm, en 1938. Le Grossdeutchen Gildering en est le cercle d’études et le Grossdeutschen Werkgilde groupe les membres actifs. Le cercle culturel est le Grossdeutsche Ring. Les organes de presse de cette ligue sont : Die Heerfahrt, der Bund et les Grossdeutsche Blütter.
Le Wandervogel, la plus vieille association raciste de la jeunesse, fut fondé en 1897 par Karl Fischer à Steglitz. En 1911, le Deutscher Pfadfinderbund fut organisé sur le modèle des Boys scouts anglais. En 1930, au lendemain de l’évacuation de la rive gauche du Rhin, cette association entra au Bureau international des scouts.
Le Bund Artam fut fondé à Halle par Bruno Tauzmann et Wilhelm Kotzde, fondateur des Alder und Falken. Leur déclaration fut suivie d’un autre appel à la jeunesse raciste : son auteur, Kenstler, devint au printemps 1924 le premier chef des Artamanen, à Limbach, en Saxe.
Le nom d’Artam, de racine’ indo-germanique, signifie : résurrection des forces ancestrales de la nationalité, par le sang, le sol, le soleil et la vérité. La devise des Artamanen a été donnée par le Dr Willibald Hentschal : « Nous servons fidèlement la terre et le grand développement allemand[14]». Leur chef {Bundeskanzler) est Max Mielsch, qui a succédé à Holfeders, décédé en 1929. Il est assisté du conseil de Kenstler, qui a sous ses ordres Fritz Hugo Hoffmann, chef des sections d’Artamanon Ostlandamt et Siedlungsamt. Ce dernier nomme les membres et dirige les divers services des onze régions (Gaue) commandées par les Gauführer, responsables de leurs troupes.
A l’Artambund est associé le Bundschuhgruppe qui avait rassemblé les paysans révoltés. Le Dr Schiele a fondé à Neuburg, avec le concours de Gerstenhauer et du baron von Erffa Wernburg, la Société des Amis du mouvement Artam : Gesellschaft der Freunde der Artamanenbewegung, qui le soutient avec les subsides des grands propriétaires fonciers.
Artam lutte contre la désertion des campagnes, par l’organisation du service volontaire du travail chez les paysans, par groupes de deux à quarante hommes, payés et commandés par un chef Artam (Artamführer) : il y a ainsi 2.000 Artamanen dans 300 fermes. Chaque Artaman paie mensuellement une cotisation de 3 mark (18 francs). Les membres du Bundschuchgruppe paient 50 pfennig (trois francs). Le paysan employeur donne au chef 1 pfennig (6 centimes) par heure pour deux hommes.
Les Artamanen ne se disent pas entre eux « toi » ou « vous » ; mais ils se parlent à la
troisième personne (exactement en Allemand : Ihr, Euch). Pour eux, comme l’écrit l’Artaman Friedrich Schmidt, dans Blut und Boden, « les travailleurs polonais en Allemagne ne sont pas seulement une honte, mais du point de vue de la politique démographique, un crime » [15]. Un crime contre la pureté de la race, bien entendu. C’est pourquoi les Artamanen veulent coloniser les régions peuplées en partie par des Polonais. Leur but principal est de servir la résurrection raciste en combattant tout ce qui n’est pas spécifiquement allemand. Leurs organes mensuels sont : Der Bundschuh [16] et la revue Blut und Boden, dirigée par Friedrich Schmidt.
Les Kleinkalibervereine, Kleinkaliberschützenvereine, associations de tir de petit calibre, ont remplacé l’armée noire (Schwarze Reichswehr). Elles sont organisées en compagnies (Kompagnie) ou unités (Einheit) rassemblées dans les régiments (Kreis), eux-mêmes groupés dans les divisions ou Gaue. La direction (Verbandsleitung} peut être assimilée à un État-Major. Les instructions de caractère purement militaire sont consignées dans le Manuel de 62 pages intitulé : Richtlinien für die Kleinkaliberschutzenvereine.
Les armes et les munitions sont fournies gratuitement par l’association. Les armes restent sa propriété. Les champs de tir de la Reichswehr (par exemple : à Magdeburg)[17], sont utilisés par les sociétés de tir suivantes : Kleinkalibervereine, Franconia, Die Hasso Guestfalen, Fridericianus, Die Rheinfranken, Wingolf, Das Corps Rhenania, Der Blasrohr Wiking, Der Horridoh der Schützenklub, Der Bund Andreas Hofer, Der Hubertus, Der Großdeutscher Jugendbund,Die Vereine Kavalleria, Weidmanns Heil etc.
On compte en Allemagne 2.000 sociétés de tir comptant 250.000 membres[18].
Le Deutscher Turnerbund est une association militaire sportive, recrutant les jeunes gens pour la « future guerre de libération ». Pour avoir une idée du caractère de ces associations sportives, il suffit d’étudier l’une d’elles, par exemple, l’Union Sportive de la Dresdner Bank, qui procure gratuitement à ses adhérents depuis les costumes de sport jusqu’à la bière ! Elles disposent donc de fonds considérables.
VII —Les légions racistes
Le Landvolkbewegung, fondé le 27 janvier 1628, est un mouvement raciste activiste de défense agraire et de lutte contre le traité de Versailles. Il n’a pas à proprement parler de chefs, mais des guides (Vorkämpfer), dont les principaux sont : Wilhelm Hamkens, Claus Heim, Herbert Volck, Guido Weschke et Georg Kenstler. Ils recommandent, dans des cas spéciaux, la grève de l’impôt (qui fut pratiquée dans le Sleswig-Holstein), le boycottage, comme à Neumünster en janvier 1930.
La police de cette ville du Holstein ayant saisi les drapeaux noirs d’un cortège de 4.000 paysans, ceux-ci ne se rendirent plus au marché de la ville, l’affamèrent et n’achetèrent plus aux commerçants. L’ordre public ne fut rétabli qu’après la capitulation de la ville et la remise des drapeaux par la police. Dix-sept attentats à la dynamite et avec des bombes ont été perpétrés en 1928 et 1929 par des paysans dans plusieurs villes. Le gouvernement de Berlin fut même menacé de menées séparatistes : Die Trennung Von Berlin par Werner Hermecke[19].
Le but du Landvolk est la résurrection de la race et du sol par la diminution des grandes villes et la décentralisation de l’industrie. Pour Kenstler, « les ruines de nos grandes villes seront un signe de notre renaissance raciste »[20].
La révolution nationale contre la bourgeoisie internationale des villes libérera la nation. Dans sa brochure : « Sous le drapeau noir des paysans »[21], Jurgen Schimmelreiter écrit : « Il s’agit d’un combat de «libération du peuple allemand contre la haute finance internationale, la Franc Maçonnerie, le Juiverie, etc… en un mot contre les forces au-dessus de l’Etat »… Sinon, dans cent cinquante ans, l’Allemagne serait peuplée par un conglomérat de races, qui n’aurait d’Allemand que le nom : c’est la thèse d’un professeur de l’Ecole supérieure d’agriculture, Hans Hevck, dans son roman : l’Allemagne sans les Allemands[22].
Le Sudetendeutscher Heimatbund est l’organisation des Allemands du sud contre la République Tchécoslovaque. Son organe, le Sudetendeutschland, tire à 30.000 exemplaires. Son chef est l’amiral von Trotha. On compte une centaine de groupes en Autriche et autant en Allemagne. Les trois sièges sont à Berlin, à Dresde et à Vienne. Les Tchèques l’ont interdite.
Le Deutscher Schutzbund, pour la protection de l’Allemanité, fut fondé en 1919, par la fusion de onze associations. Aujourd’hui cette ligue est un cartel de cent vingt associations racistes dirigé par von Loesch, auteur de l’ouvrage Race entre les races[23]. Il a été prouvé que cette association est subventionnée par le Ministère des Affaires étrangères du Reich, notamment, en 1928, pour 60.000 marks (360.000 francs).
La germanisation des Polonais dans les territoires allemands fut entreprise, dès 1894, par le Verein zur Fördcrung des Deutschtums in den Ostmarken, fondé par von Hansemann, Pempovo, Kennemann et von Tiedemann : en raison de leurs noms, ils furent surnommés les Hatakistes. En 1914, les 54.150 membres étaient répartis dans 486 groupes. Aujourd’hui, ils luttent pour reprendre les territoires cédés à la Pologne.
L’Union pour l’Allemanité à l’Étranger (Verein für das Deutschtum im Au land), fondée en 1880 pour soutenir les Allemands fixés en Hongrie, s’intéresse maintenant à tous les Allemands qui habitent hors des frontières. Elle compte plus de deux millions de membres, et sa propagande scolaire lui a gagné le concours de quatre-vingt pour cent des élèves, grâce à son organe, le Jungroland qui a 250.000 abonnés. Le budget de l’union atteint trois millions de Marks (18.000.000 de francs). Dans sa plus grande publication, Le labeur allemand, on lit[24] : « Il est hors de doute que nous sommes appelés à devenir en Europe le peuple dirigeant. »
Le Bund der Aufrechten, monarchiste, militariste et raciste, est dirigé par le général Hans von Felgenhauer et le lieutenant Rudelsdorff. Il a fêté, le 22 octobre 1932, le 74e anniversaire de l’Impératrice Augusta Viktoria.
Le Deutscher Orden est une association raciste, dont les membres, pour être admis, ont dû faire la preuve généalogique de la pureté raciste germanique de leurs ascendants jusqu’au quatrième degré. Cet ordre allemand est en outre une sorte de coopérative procurant les produits alimentaires à ses membres, pour lesquels elle construit des immeubles. Il possède une maison d’édition, des librairies et une caisse d’épargne.
Les Chevaliers de la Croix de Feu, Ritter des Feurigen Kreuzes, au nombre d’un millier, forment une association raciste secrète, gouvernée par un sénat de quatorze membres, au-dessus duquel une commission de trois membres, nommée le Walhall, est conduite par le vieux Dieu allemand Wotan sous les traits humains d’un employé de l’usine Siemens-Schuckert, M.Brandt, dont le sceptre est un aigle de bronze entouré des trois couleurs impériales. Lors de son admission, l’impétrant doit couvrir son visage d’un masque noir pour comparaître devant un Conseil de l’Ordre et prêter le serment de fidélité sur le drapeau de l’Empire noir-blanc-rouge, avec une croix gammée. Les membres doivent également prêter serment à la Constitution de l’Ordre, dans laquelle on peut lire : « Je ne me rebuterai devant aucun combat contre les Juifs, les Français, les Polonais, les Jaunes, les Nègres et les peuples d’autre couleur. Je veux haïr mes ennemis du plus profond de l’âme. Leur or trompeur ne doit pas aveugler mes yeux. Je veux détruire leurs biens. Je veux fuir mes ennemis autant qu’une charogne corrompue » [25].
Le Wälsunger Orden est une association raciste contre les associations « secrètes » internationales, telles que la Franc-Maçonnerie, l’Alliance Israélite Universelle, la Compagnie de Jésus, etc… Elle a pour organe Die Nornen.
L’Allarierbund a été fondé en 1923 par Carl Reinhold Peter, qui est le dictateur absolu de cette association d’Allemands « de pure souche aryenne ». Citons encore les associations racistes : Deutschbund, Deutsch Völkischer Schutz-und Trutzbund, Reichshammerbund, Deutschvölkischer Bund, Deutscher Volksbund.
Le Scharnhorst, dont le siège est à Halle, est une association militaire raciste, dirigée par le commandant Epenstein, pour préparer les cadres du Jeune Casque d’Acier. Ses jeunes à remplir ce devoir : « Fasse Dieu que vous puissiez protéger la terre allemande dans une brillante défense ».[26]
Die Altgermanische Blutsbr derschaft fut fondée dans l’esprit militariste du Blücherbund, par le Dr Arnold Ruge, qui fut condamné en 1923 à un an de prison, pour avoir participé au meurtre de son secrétaire particulier, l’étudiant Bauer, membre du Blücherbund.
Le Blücherbund est une organisation militaire raciste fondée en février 1923 par le Professeur Georg Fuchs, qui fut condamné à douze ans de prison, pour avoir tenté en Bavière une action séparatiste.
L’Olympia est une bande armée dans la main du commandant von Luck. En 1926, une perquisition au siège central fit découvrir le plan d’une marche sur Berlin. Alors interdite et dissoute, cette association raciste, militaire, sportive n’en continua pas moins son action, non plus à Berlin, mais, en Bavière, à Munich.
L’Oberland, de même caractère, dirigée par le capitaine Roemer, puis par le Dr. Fritz Weber et le prince Starheniberg, a pris une part active à la lutte dans la Ruhr, en Haute Silésie et au putsch de Munich. Interdite en 1923, elle fut de nouveau autorisée en Bavière en février 1925. Mais la Prusse ne leva pas son ordonnance d’interdiction et, en 1930, l’Oberland s’est dissous pour adhérer partiellement au Wehrwolf et au Stahlhelm.
L’Organisation Consul fut une association secrète terroriste, responsable des attentats contre Gareis, Erzberger, Rathenau, Harden et von Gerlach. Son chef, le capitaine Ehrhardt réunit sa brigade à Dœberitz, le 10 mars 1920, et marcha sur Berlin dans la nuit du 12 au 13 mars. Après avoir occupé les monuments publics et les points stratégiques de la capitale, il échoua dans sa tentative de coup d’Etat et s’enfuit en Autriche. L’Organisation Consul fut interdite et dissoute. Ses membres se répartirent alors dans les autres associations, principalement dans le Wiking, puis dans le Stahlhelm.
Chef d’un corps franc, en 1919, Rossbach voulait chasser les Polonais de Posen (Poznan) et de Danzig (Gdandsk ou Dantzig), pour fonder à Dantzig une Allemagne de l’Est (Ostdeutschland), qui aurait fédéré les Etats Baltes. Rossbach fonda plusieurs associations militaires racistes : le Rossbachbund, Bund Ekkehardt, Schilljugend etc.
Le Rossbuchbund est une association très secrète {streng geheim) qui fut révélée, en 1926, par la Ligue des Droits de l’Hlomme allemande[27]. C’est une organisation militaire dirigée contre les ennemis de l’extérieur et de l’intérieur, spécialement contre les Juifs. Elle forme des soldats volontaires et des cadres militaires spéciaux, tels que la Grenzschutz (la protection de la frontière) et les Einwohnerwehren (la défense civile). L’association doit se procurer et conserver des armes, des munitions et tout un arsenal de guerre. Le document affirme que le Rossbachbund travaille en collaboration étroite avec la Reichswehr pour la défense nationale, notamment avec la IIe Région militaire, à Stettin. Ses membres reçoivent une éducation militaire complète, conforme à celle de la Reichswehr. Elle est dirigée par un Etat Major de chefs des provinces, Provinzleiter, élus pour trois ans par une Commission (Provin- zialausschuss) composée des représentants de huit Régions (Gaue) et des circonscriptions [28].
Aux 380.000 hommes de la Jeunesse d’Hitler {Hitler Jugend) s’ajoutent, 60.000 S. S. {Schutzstaffeln) et 540.000 S. A. (Sturm Abteilungens). Les S. S. forment l’avant-garde des troupes d’Hitler et ses forces de police. Ils sont vêtus de chemises noires et de culottes noires. Leurs casquettes et leurs képis noirs portent une tête de mort. Ils sont commandés par le général von Epp.
Les S. A. sont les bataillons d’assaut d’Hitler. A cause de leur uniforme, on les appelle les « Chemises brunes » (Die braunen Hemden). Les S. A. sont organisés par groupes de douze hommes. Trois groupes forment une troupe. Deux à trois troupes constituent un Assaut {Sturm). Le bataillon (Sturmbann) est formé de plusieurs Assauts. Trois bataillons font un Etendard (Standarte), dont le chef est nommé par Hitler. Deux Etendards forment un Assaut régional (Gausturm). Deux assauts régionaux constituent une Brigade. Les Brigades sont placées sous le commandement direct d’Hitler, représenté par le capitaine Röhm, successeur du capitaine Manfred von Killinger.
Le simple S. A. porte sur l’écusson gauche le numéro de son Assaut.
Sur l’écusson droit, le chef de groupe (Gruf) porte une étoile d’argent, le chef de troupe {Truf) deux étoiles, le chef de l’Assaut (Stuf) trois étoiles, le chef de l’Etendard (Staf) quatre étoiles. Ce dernier porte en outre sur l’écusson gauche le numéro de l’étendard : un fil d’argent encadre les deux écussons. Les infirmiers du corps sanitaire portent un brassard blanc avec la croix gammée. Les écussons du chef d’assaut régional (Gaustaf) portent des feuilles de chêne en argent encadrées d’un fil d’argent. Mentionnons enfin un Kraftfahrkorps assurant la motorisation des troupes d’Hitler, un Fliegerkorps d’aviateurs nationaux-socialistes et un corps de cavalerie, dont on a pu voir quelques cavaliers assurant une police supplémentaire devant le Reichstag, lors de la session parlementaire de décembre 1932.
VIII — Les syndicats racistes
Les syndicats racistes sont : 1° le Reichslandarbeiterbund, avec 84.000 membres appartenant à l’agriculture ; 2° le Reichsbund Vaterländischer Arbeiter und Werkvereine qui comprend 450 associations ; les ouvriers racistes sont groupés dans plus de mille entreprises ; 3° l’Alliance des syndicats nationaux du Reich, avec 100.000 membres (Reichsverbindung Nationaler Gewerkschaften ; 4° La Ligue des travailleurs allemands (Deutscher Arbeiterbund) à Essen ; 5° l’Union des Travailleurs allemands {Vereinigung der deutschen Arbeiter) ; 6° le Deutscher Werkerbund ; 7° La commission centrale de» associations nationales d’ouvriers de l’industrie [Hauptausschuss der nationalen Industriearbeiterverbände) qui comprend quatre grandes associations : a) der Reichsbund vaterländischer Arbeiler-und Werkvereine (Berlin) ; b) Der Deutsche Arbeiter Verband Nationaler Arbeitnehmer Deutschlands (Essen) ; c) Der Reichsbund Deutscher Arbeiter (Berlin) ; d) Die Niederlausitzer Bergbau-Kampfgemeinschaft (Senftenberg). Enfin, le Deutschnationaler Handlungsgehilfen Verband, groupe 380.000 membres employés.
L’Interessengemeinschaft der Schutzpolizeibeamten Preussens unit des policiers, sous la direction de membres du Wiking: Bisbort, Dehn, Domke et Steffen. Ils sont sous la protection parlementaire du député nationaliste Bork, qui soutient également l’Union des officiers de police de Prusse : Vereinigung der Polizeioffiziere Preussens.
L’Association générale de la Kultur allemande (Allgemeiner deutscheKulturverband) à Weimar recueille surtout des fonds pour la propa-
gande raciste et l’Association des juristes racistes (Bund deutschwölkischer Juristen) procure des conseils juridiques et des avocats aux racistes en difficultés avec la Justice.
IX – Anciens et futurs combattants
L’Association nationale des officiers allemands (National Verband Deutscher Offiziere} a été fondée par le lieutenant-colonel Molkenthin, en 1918. Elle compte 2,500 membres. Le 16 décembre 1928, elle réclamait le retour des Hohenzollern à l’Empire. Son organe, la Deutsche Treue, est dirigé par le commandant Hans von Sodenstern. Le second chef, le lieutenant général Wächter, croit au règne de droit divin des Hohenzollern.
La ligue des officiers allemands (Deutscher Offizier-Bund) a pour organe le Deutscher Offizierbund, dirigé par le général d’infanterie von Kuhl. Elle constitue une troupe de secours pour le Casque d’Acier et le Kuffhäuser.
La ligue des officiers racistes allemands Deutsch Völkischer Offizierbund est commandée par le général Ludendorff, chef de l’association Tannenberg,
L’association des officiers du Reich Reichs Offizierbund, anciennement Bund Ehemaliger Feldwebelleutnantsy est dirigée par le lieutenant-colonel Woldi : elle comprend 17 associations provinciales et 200 groupes dans les villes. Le Maréchal von Hindenburg en est membre d’honneur. Sa bannière est noire, blanche et rouge, et sa devise « Pro gloria et patria ». Son action principale vise le réarmement du Reich.
L’association des officiers de Marine (Marine-Offizier-Verbund), dirigée par le capitaine Krah, comprend non seulement des anciens officiers, mais également des officiers de la marine active. Son but est de ressusciter dans le peuple l’esprit de Coronel, de Falkland, du Skagerak et des héros de la guerre sous-marine.
La ligue du Reich des anciens cadets (Reichsbund Ehemaliger Kadetten) est dirigée par le commandant général Kempe.
La ligue de Prusse (Preussenbund) à Potsdam est dirigée par le commandant général von Dommes. Elle entend représenter la pensée monarchiste prussienne, et rétablir la Prusse royale, c’est-à-dire la monarchie des Hohenzollern sur une base légitimiste. Elle inscrit dans son programme la reprise des parties du territoire prussien «volées». Le comité directeur du Preussenbund comprend : le commandant Ernst Comte zu Eulenburg-Wicken, von Gerlach, baron von MaltzahnGültz, comte von Molkte, von Oldenburg-Januschau, von Reuter, Schulze Pelkun, von Spalding, Dr. Stade, comte von Westarp et Dr. Wildgrube. C’est, pour ainsi dire, l’association de la Cour de Prusse.
Le Tannenbergbund groupe les restes des corps-francs. Il est commandé par le général Ludendorff. Six associations militaires racistes lui sont affiliées. 1° Le Cercle du front de Prusse orientale, à Kœnigsberg (Der Frontring Ostpreussen) ; 2° Der Frontbann (Mülhau im Vogtland) ; 3° La Vieille bannière impériale (Die Alte Reichsflagge) à Nuremberg ; 4° L’Association des anciens combattants de Münich (Der Frontkriegerbund) ; 5° L’Association de l’Aigle allemand à Berlin (Der Bund Deutscher Aar) ; 6° L’Association de la jeunesse raciste allemande dirigée à Berlin par le comte York von Wartenburg (Der Deutschvölkische Jugendbund). Le Général Ludendorff fut le conseiller intime du Maréchal von Hindenburg durant toute la guerre, jusqu’à sa disgrâce, le 26 octobre 1918. Il avait pris une part prépondérante à la grande victoire de Tannenberg, remportée sur les Russes en août 1914. Après la défaite de l’Allemagne, il entreprit une croisade contre les Francs- Maçons, les Jésuites et les Juifs. C’est avant tout un mystique.
Le Wiking est une association militaire raciste, qui a succédé à la Marine Brigade Ehrhardt dissoute. Elle fut, à son tour, interdite, le 12 mai 1926, et devint alors secrète, sous la direction du capitaine Ehrhardt. Son but (pour lequel elle fut condamnée par la Cour Suprême du Reich, à Leipzig, le 30 avril 1927, et qui fut finalement atteint le 30 mai et le 20 juillet 1932) était d’influencer le Président de la République pour l’amener à user de l’article 48 de la Constitution et à proclamer l’état d’exception. Le capitaine Ehrhardt est d’ailleurs un familier du Herrenklub, auquel appartiennent tous les membres des Cabinets von Papen et von Schleicher.
Le Wiking s’approvisionne en armes à la firme Matthes, à Kassel, Wilhelmstrasse, 27.
L’enseignement du Wiking est essentiellement militaire [29]. En voici les principaux sujets : « Principes essentiels de l’éducation du soldat, qualités fondamentales du bon soldat, discipline de l’homme ; différentes sortes d’armes, leur emploi ; l’armée moderne et l’armée du Reich ; le fusil modèle 98, sa structure et son maniement ; les grenades à main et leur emploi ; la mitrailleuse comme arme d’infanterie ; enseignement du tir dans ses principes fondamentaux ; conduite sur le champ de tir ; évaluation de la distance ; lecture des cartes et orientation ; messages et croquis ; sécurité de marche ; postes et patrouilles ; principes du combat moderne ; le combattant et le groupe au combat ; avions, tanks, combats de gaz et protection ; action conjuguée de toutes les armes[30].
Le Wehrwolf est une association militaire raciste, comprenant six mille hommes commandés par le capitaine Fritz Kloppe. Il fut fondé le jour de l’occupation de la Ruhr, le 11 janvier 1923, sous le nom de Mittel Deutscher Schwitzverband. Il devint ensuite le Bund Deutscher Männer, Enfin, depuis le 13 avril 1924, le Wehrwolf s’intitule Bund Deutscher Männer und Frontkrieger. Son chef écrit[31] : « Nous acceptons la guerre, parce que, sans e9lle, nous ne voyons aucune possibilité de résoudre le problème allemand.[32] Son chant d’assaut proclame : « Notre croyance est dans les armes. Il n’y a pas de justice. Nous combattons dans l’armée noire, qui brisera un jour les chaînes de l’Allemagne»[33]. Le Wehrwolf veut l’Anschluss avec l’Autriche et tous les pays allemands hors des frontières actuelles, ainsi que le montre le capitaine Fritz Kloppe[34], qui cherche une réforme sociale sur une base anticapitaliste.[35] La maison d’édition du Wehrwolf[36] a publié des règlements d’exercices militaires et de commandement sous le titre : Wehrbueh fur die Deutsche Jugend.
(A suivre.) XXX.
« L’Allemagne secrète, peinte par elle-même » le 31 janvier 1933. Affaires étrangères, revue mensuelle de documentation internationale.
[1] Voir numéro de décembre des Affaires étrangères, pp. 657 et ss. Ainsi que l’a remarqué Jacques Bainville en citant le passage de notre étude qui concerne la langue allemande, les idées qui y sont condensées ne sont pas nouvelles. M. François de Pierrefeu nous rappelle fort à propos qu’il a développé des vues semblables dans la revue Plans de décembre 1931.
[2] « Durch entsprechende Belehrung muss die Erkenntnis Gemeingut der deutschen Jugend werden, dass die Bestimmungen des Versailler Diktats füre in freies und souveränes Volk unerträglich sind, dass sie den Zweck verfolgen, den Wiederaufstieg Deutschlands dauernd zu unterbinden und deshalb ihre Beseitigung eine Lebensfrage des deutschen Volkes ist… Wir brauchen die Wiederwehrhaftmachung Deutschlands zu unserer Sicherheit… Das Ziel des völkischen Gedankens ist die Sammlung und Einigung aller Volksgenossen deutscher Abstammung, die innerhalb und ausserhalb der Reichsgrenzen leben. Wir ordnen hiermit an, dass in allen Schulen der Verbreitung und Vertiefung des völkischen Gedankens im Unterricht besondere Aufmerksamkeit zugewendet wird ».
[3] « Die deutsche Schande soll brennen in unseren Seelen bis zu dem Tage der Ehre und Freiheit ! »
[4] Deutschvëlkischer Katechismus 1931, Oldenburg à Leipzig, livre II, page 261 : « So liess in dem humanistischen Gymnasium in Pasing bei München ein Studienrat in der englischen Stunde über die Frage abstimmen : Wer ist für und wer ist gegen den Krîeg ? Die Abstimmung ergab folgendes Résultat : 31 traten durch Handaufheben für den Krieg ein und nur 2 Schüler stimmten dagegen » !
[5] Le 6 juillet 1927, au Congrès de la responsabilité de la guerre.
[6] Deutsche# Echo, 1930. Fascicule n° 4, page 94 : « Die deutsche Jugend hat nur einen Gedanken und nur eine Leidenschaft : die Befreiung des deutschen Volkes ».
[7] Luzernerstrasse, 6.
[8] Die Kommenden, 1930, page 542.
[9] Ibidem, page 541.
[10] « Wir sagen es offen heraus : der Krieg gehört in unser Programm. Der Krieg wird sein. Wir brauchen ihn als letzte Möglichkeit. Der Krieg ist nicht tot ! Er ist wahrhaftig auferstanden ! Er lebt in unseren Herzen ». Page 566.
[11] Dans le second numéro de 929, page 1
[12] Die Kommenden, 1930, page 328.
[13] Adler und Falken 1930, page 156.
[14] Gläubig dienen wir der Erde, Und dem grossen deutschen Werde !
[15]Friedrich Schmidt, Blut und Boden, 1930, page 53 : « Die Polnischen Wanderarbeiter sind nicht nur eine völkische Schande, sondern bevölkerungspolitisch gesehen, ein Verbrechen »
[16] Verlag des Donauboten, Ingolstadt.
[17] Welt am Montag du 16 août 1926.
[18] Se400lon le Tag du 29-8-26.1
[19] Blut und Boden,1930, page 255.
[20] Blut und Boden, page 298 : « Die Ruinen unserer Grosstädte werden ein Zeichen unserer völkischen Wiedergeburt ».
[21] Unter der schwarzen Bauernfahne, 1930, Münich. Verlag von Lehmann (Alldeutscher Verlag).
[22] Deutschland ohne Deutsche, 930, Leipzig, Staackmann-Verlag.
[23]Volk unter Völkern, 923, Breslau
[24] Die deutche Arbeit de 924, pages 7 et 8 : « Es ist keine Frage dass wir berufen
sind, das führende Volk Europas zu werden »
[25] « Ich werde alle mir zustehenden Mittel anwenden und vorkeinem Kampf gegen Juden, Franzosen, Polen, gelbe, schwarze und sonstige Farbige Völker zurückschrecken. Ich will meine Feinde aus tiefster Seele hassen, ihr gleissendes Gold soll meine Augen nicht blenden, zerstören will ich ihren Besitz. Wie ein faules Aas will ich alle meine Feinde meiden ».
[26] « Sie werden einst, gebe es Gott, wieder in schimmernder Wehr die deutsche Erde zu schützen wissen ».
[27] (z ) Die deutsche Militär politik seit 1918, Berlin, 1926, page 17.
[28] Les huit régions sont : 1° Stolp (avec Lauenburg, Bütow, Rummelsburg et Schlawe). 2° Deutsche Krone, à Hamelsdorf (avec Schneidemühl, Netze, Dramburg et Arnswalde). 3° Hammerstein (avec Schlechau, Flatow, Neustettin). 4° Belgard (avec Köslin, Schievelbein et Bullit). Siége à Arnhausen. 5° Stettin (avec Naugard, Pyritz, Saatzig, Greifenhagen et Randow), 6° La ville de Stettin, 7° Swinemünde (avec Usedom-Wollin, Kamin, Kolberg, Greifenberg et Regenwalde). Siège à Gülzen. 8° Vorpommern (avec Greifswald, Anklam, Demmin, Grimmen, Franzburg et Rügen). Siège à Greifenberg.
[29] D’après le rapport du Ministre de l’Intérieur de Prusse du 5 novembre 1926, annexe II91, page 27.
[30] « Grundhegriffe soldatischer Erziehung, Wesenseigenschaften der guten Soldaten, das Wesen der Mannzucht, Waffengattungen, ihre Verwendung, Moderne Heere und deutsches Reichsheer, Gewehr 98, seine Leistung und Behandlung, Handgranaten und ihre Verwendung, Maschinengewehre als Infanteriewaffe, Schiesslehre in Grundbegriffen, Benchmen auf dem Schiessstand, Entfernungsschätzen, Kartenlesen, Zurechtfinden im Gelände, Meldungen und Skizzen, Marschsicherung, Posten und Patrouillen das Wesen des modernen Gefechts, der Einzelkämpfer, die Gruppe im Gefecht, Flieger, Tanks, Gaskampf und ihre Abwehr, Zusammenwirken aller Waffen».
[31] Dans son organe du 11 janvier 1926
[32] « Wir bejahen den Krieg, weil wir ohne ihn keine Möglichkeit sehen, die deutsche Frage zu lösen ».
[33] « Denn unser Glaube sind Gewehre, Gerechtigkeiten gibt es nicht.
Wir kämpfen in dem schwarzen Heere, Das einnal Deutschlands Ketten bricht ».
[34] Dans son ouvrage Wesenfragen für die Zukunfl des deutschen Volkest Halle, 1926
[35] Dans son autre ouvrage Der Possedismus il condamne le régime économique capitaliste.
[36] Karras und Koennecke Verlag, Halle.