Le Foyer d’Entremont – Jeunesse et Montagne

Ce Foyer d’Entremont avait été installé dans une grande baraque. Le montage avait été terminé dans l’après-midi du 24 décembre 1940, juste à temps pour la veillée de Noël. Il faisait alors un froid polaire, et ceux qui ont procédé au montage de la baraque se souviendront certainement des conditions pénibles du travail, il fallait débarrasser chaque pièce de bois de la glace qui y adhérait !

Petit à petit le Groupement Savoie se développait et s’installait dans tout le département. A Pralognan un camp haut d’été avait été créé pour le centre d’Entremont, et à l’automne le Centre-Ecole s’installait entre Chaillol et Montroc. Plus tard, un camp haut fut organisé à Saint-Sorlin-d’Arves où, été comme hiver, se relayaient des équipes de Challes et d’Entremont.

Le plus beau centre du Groupement, et même certainement de l’ensemble de Jeunesse et Montagne était celui de Beaufort. Il portait le nom d’un magnifique officier, le Capitaine Patureau-Mirand, et il faut y rattacher le souvenir de son chef, le Capitaine Testot-Ferry, qui s’était distingué dans les tragiques missions d’assaut effectuées par la 54e Escadre en Belgique et qui devait plus tard trouver la mort en service aérien.

Le P.C. du Centre était installé à Beaufort avec la « Maison des chefs », où pouvaient se retrouver chaque semaine les chefs de groupe et d’équipe qui descendaient de Belleville, du Planey d’Arèches, de la Chapelle Saint-Guérin et de Roselend. Cette dispersion des groupes dans les quatre vallées du Beaufortain était excellente à tous les points de vue : les chefs y bénéficiaient d’un isolement qui accroissait leurs responsabilités ; les jeunes y acquéraient une formation virile par la pratique des travaux et des sports de montagne d’été et d’hiver et une meilleure formation sociale par le resserrement de la vie d’équipe.

Les deux années que j’ai passées à la tête du Groupement Savoie m’ont personnellement profondément marqué. J’y ai acquis une expérience de commandement que je n’aurais jamais eu l’occasion de trouver ailleurs.

Et ma fierté est de penser que le Groupement Savoie a bien rempli la mission qui était celle de Jeunesse et Montagne, la plus exaltante qui soit : former des chefs et des hommes.

J. ROUGEVIN-BAVILLE – NOUS, DE JEUNESSE & MONTAGNE 1940-1944 – 1999

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