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Hohen Meißner 1913 – L’idée d’une « fête de la jeunesse »

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Hohen Meißner 1913 – L’idée d’une « fête de la jeunesse »
Hohen-Meissner-1913

Le rassemblement qui s’est tenu les 11 et 12 octobre 1913 aux environs de Kassel, sur un modeste sommet de 790 m appelé Meissner, magnifié à cette occasion en « Haut-Meissner » (Hoher Meissner), a été appelé « fête de la jeunesse ». Ce nom était justifié si l’on considère l’âge de la majorité des participants et la valeur symbolique que cette manifestation prit par la suite pour les mouvements de jeunesse et pour l’opinion publique en Allemagne. Il se justifiait aussi par le fait que l’initiative était venue des nouveaux étudiants avec l’aide de quelques adultes, proches du monde des organisations de jeunes.

L’occasion fut offerte par la célébration du centième anniversaire de la bataille de Leipzig de 1813 et des « guerres de libération ». L’annonce des cérémonies officielles prévues partout en Allemagne, et en particulier à Leipzig, pour commémorer la « Bataille des nations », avait suscité dans les milieux des étudiants réformateurs des inquiétudes quant à la manière dont se dérouleraient ces festivités : discours patriotiques et défilés, le tout noyé dans des flots de bière. L’idée fut lancée d’organiser non pas une contre-manifestation, mais une « action parallèle » pour démontrer que les grands anniversaires nationaux pouvaient être célébrés de manière plus digne et que le patriotisme pouvait s’exprimer autrement. Cette manifestation ne devait pas être considérée comme une protestation contre le nationalisme ou le patriotisme, mais seulement contre certaines formes dans lesquelles ceux-ci s’exprimaient.

Dans un des premiers articles annonçant dans la presse le projet des étudiants, l’auteur opposait deux façons de manifester son patriotisme : d’une part, il y a le patriotisme en paroles (Wortpatriotismus) de la grande masse, de ceux qui à Leipzig parcourront les rues en colonnes marchant au pas, au son de la musique militaire ; qui peupleront les cabarets, qui se glorifieront des exploits de leurs ancêtres en se disant « nous étions de fameux gaillards » et s’endormiront satisfaits, en estimant avoir fait quelque chose ; d’autre part, il y a le patriotisme de l’action (Tatpatriotismus) auquel cette commémoration donnera l’occasion de s’engager à œuvrer pour le bien de la patrie. Cette dernière attitude est celle des « mouvements nouveaux » qui refusaient de se joindre à la foule de Leipzig.

Initialement, les organisateurs de la manifestation voulaient seulement donner aux jeunes et aux adultes qui partageaient l’objectif d’une rénovation de l’esprit public en Allemagne l’occasion de se connaître mutuellement, de constater la similitude de leurs aspirations, de prendre conscience de leur force, de se faire connaître de l’opinion publique et éventuellement aussi de s’allier pour des actions communes ultérieures. Si le rassemblement est devenu une manifestation de la jeunesse allemande, c’est parce que l’organisation a été prise en main par des étudiants, que les jeunes ont constitué la très grande majorité des participants et que les revendications de la jeunesse furent au centre de deux textes largement diffusés par la presse et remarqués par l’opinion publique : le texte de l’invitation et celui de la déclaration finale (Meissner-Formel).

Le projet prit forme au cours d’une réunion qui se tint début juillet 1913 à Iéna. Étaient représentées plusieurs associations estudiantines (Deutsche Akademische Freischar, Akademische Vereinigung, Burschenschaft Vandalia, Deutscher Bund abstinenter Studenten, Sera-Kreis), trois organisations de la jeunesse des lycées (Germania, mouvement « abstinent » des lycéens, Wandervogel e.V. et Jungwandervogel), ainsi que la Freie Schulgemeinde Wickersdorf, le Bund deutscher Wanderer et le mouvement Vortrupp. Elle devait définir le sens, le nom et le programme de la manifestation et en fixer le lieu et la date. Pour le nom, l’appellation « Freideutscher Jugendtag » l’emporta sur deux contrepropositions et, quant au lieu, le Meissner, bien connu du Wandervogel, qui y avait déjà tenu des rassemblements, fit l’unanimité. Il avait pour principal avantage sa situation centrale en Allemagne. On se mit d’accord aussi sur le but de la manifestation : permettre une meilleure connaissance mutuelle des différents mouvements luttant pour une « réforme de la vie », et jeter les bases d’une collaboration ultérieure.

Il fut plus difficile en revanche de se mettre d’accord sur un programme concret et sur les orateurs à inviter. Les noms de Gustav Wyneken et de Friedrich Naumann furent d’abord rejetés (le premier « pour éviter de choquer l’opinion publique », le second « pour ne pas donner une coloration politique à la manifestation ») et on se rallia finalement à trois noms, le pasteur Gottfried Traub (1869-1959, pasteur protestant, membre de l’association nationale-sociale ), l’étudiant Hans Breuer comme porte-parole des jeunes et l’historien Karl Lamprecht. Signalons que, des trois orateurs prévus initialement, seul Gottfried Traub prit la parole sur le Meissner et que Wyneken y prononça quand même un discours de clôture remarqué. Après avoir réglé des détails financiers et techniques, les délégués se séparèrent en remettant à plusieurs commissions spécialisées le soin de régler les détails de l’organisation. Elles ont finalement donné à la manifestation un visage assez différent des conceptions exprimées à Iéna.

L’éditeur Eugen Diederichs (1867-1930, fonda en 1896 une maison d’édition qui allait jouer un rôle de premier plan dans les mouvements de jeunesse), qui devait publier la Festschrift, la plaquette officielle de la manifestation, prit l’initiative, de son côté, d’inviter un certain nombre de personnalités à participer à la manifestation ou à envoyer une contribution pour la publication prévue. En même temps, il rédigea un premier appel qui fut publié par plusieurs journaux. Il y présentait le rassemblement prévu sur le Hoher Meissner comme la fête de la jeunesse qui, « tournée vers le présent, veut manifester le véritable patriotisme en s’engageant à agir ». Pour lui, « la tâche patriotique la plus noble de la jeunesse » consistait à « développer librement son être pour le consacrer ensuite au service de la collectivité ». Cette nouvelle jeunesse, qui entendait l’appel de l’avenir, qui voulait se mettre au service du « renouveau intérieur de la nation », sera différente des générations précédentes : elle sera naturelle, sincère, authentique, droite, elle aura le sens de sa responsabilité. Et elle sera également joyeuse, ouverte, saine, vigoureuse et maîtresse d’elle-même. Diederichs reprit ainsi, parfois jusque dans les termes, le « programme » implicite du Wandervogel.

Mais ce texte ne satisfit pas les étudiants chargés de l’organisation de la manifestation. Ils prirent contact avec Gustav Wyneken, qui proposa un autre texte : celui-ci fut finalement adopté comme invitation officielle et reproduit dans la presse, sans avoir fait l’objet d’une concertation avec les autres organisations invitantes. Toutes n’auraient sans doute pas été d’accord, même si Wyneken s’était efforcé de tenir compte des idées des différentes organisations en cause. Mais il a surtout fait une grande place à ses propres idées, sa conception du rôle de la jeunesse, du mouvement en train de naître dans la jeunesse, et il a ainsi placé la manifestation dans un tout autre contexte.

Le texte de Wyneken commença par l’affirmation que la jeunesse se trouve confrontée « à un tournant historique » qui lui permettra de prendre conscience de sa spécificité et de son rôle dans l’histoire de l’humanité. Cette prise de conscience devrait la conduire à réclamer son droit à vivre conformément à sa propre loi, à rejeter les règles et les habitudes de la génération des adultes. Cette vie juvénile autonome cependant ne sera ni futile ni puérile : elle aura sa valeur propre, et elle sera en mesure d’apporter sa contribution à l’évolution culturelle. La « culture juvénile » pour laquelle se bat la nouvelle jeunesse sera un bienfait pour la nation tout entière, dont elle assurera le rajeunissement spirituel. On reconnaît sans peine dans ces passages les thèmes centraux de la pensée de Wyneken et les objectifs de son combat personnel. Dans la suite du texte, Wyneken s’efforça de montrer que les différentes organisations signataires de l’invitation cherchaient, chacune à sa manière, à contribuer à la réalisation de cette nouvelle culture juvénile, qu’elles étaient donc appelées à s’entendre et à s’allier.

Ces organisations étaient, d’une part, celles qui avaient participé aux conversations préparatoires du mois de juillet, d’autre part, trois nouveaux groupes qui sont venus se joindre aux autres : le Wandervogel autrichien, le Bund für freie Schulgemeinden (au nom duquel Wyneken participa dorénavant aux réunions) et une école nouvelle, le Landschulheim am Solling. Le Wandervogel e.V. figurait encore parmi les signataires de l’appel, mais au mois de septembre, il décida de ne pas participer à la fête. Sans que la raison fût donnée explicitement, on peut penser que l’apparition de Wyneken avait définitivement effrayé la direction du mouvement.

On est frappé par la diversité des organisations invitantes et présentes à la manifestation et l’on ne peut s’empêcher d’estimer qu’il s’agit d’un assemblage assez aléatoire de groupes et de mouvements poursuivant des objectifs très différents. Le Wandervogel n’a finalement participé « officiellement » que par deux branches minoritaires, voire marginales, le Jungwandervogel et le Wandervogel autrichien, mais ses adhérents étaient présents en nombre, à titre individuel. Les fidèles de Wyneken consistaient en une délégation représentant l’école de Wickersdorf et le Bund für Freie Schulgemeinden. Les étudiants, quant à eux, étaient très nombreux et ont joué un rôle décisif dans le déroulement et le succès du rassemblement. Parmi eux il y avait tous les groupes animés par d’anciens membres du Wandervogel ou du Bund der Wanderer, mais aussi de nombreux représentants d’associations estudiantines anti-alcooliques, notamment du Deutscher Bund abstinenter Studenten fondé en 1903.

Parmi les autres groupes organisateurs, il convient de s’arrêter un instant sur le Vortrupp. Ce mouvement, créé en 1912, était alors en plein développement. Bien que n’étant pas un mouvement de jeunesse, il attirait beaucoup de jeunes, lycéens et étudiants, qui trouvaient dans son programme comme un concentré de différents mouvements de réforme. À l’origine, il y eut la parution, en 1910, du roman Helmut Harringa de Hermann Popert. Il racontait l’histoire d’un jeune juge hambourgeois, incarnant toutes les vertus de la race nordique, qui, découvrant les méfaits de l’alcool et les risques qu’il représentait pour l’avenir de la race, entreprenait de lutter contre ce fléau social. Le succès du livre incita Popert à créer en 1912 la revue Der Vortrupp, comme organe de propagande pour tous les courants de « réforme de la vie » : végétarisme, naturisme, réforme de l’habillement, lutte contre l’alcool, le tabac et la prostitution. Le Vortrupp-Bund, créé la même année pour regrouper les lecteurs fidèles de la revue, comptait en 1914 environ 50 sections locales, avec 4 000 membres dont un tiers de jeunes ; il était dirigé par Hermann Popert et Hans Paasche.

D’autres organisations, qui ne figuraient pas comme signataires de l’invitation, vinrent se joindre aux premières et participèrent aux discussions. Il s’agissait en particulier de deux groupes d’adultes : le Bund der Volkserzieher, association antisémite dirigée par Wilhelm Schwaner et composée surtout d’enseignants, et le Dürerbund sous la direction de Ferdinand Avenarius.

Gilbert Krebs – Les avatars du juvénilisme allemand 1896-1945 – Presses Sorbonne Nouvelle, 2015

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